La belle réussite de la famille Hadhad, des réfugiés syriens
23 septembre 2016
Dans son discours au Sommet des leaders sur les réfugiés aux Nations Unies, le Premier ministre Justin Trudeau a partagé l’histoire touchante de la famille Hadhad – des réfugiés syriens qui ont reconstruit leur vie et leur entreprise dans la petite ville d’Antigonish, en Nouvelle-Écosse. Apprenez-en plus au sujet de leur incroyable histoire :
Merci à tous d’être présents ici aujourd’hui. Et un merci particulier au président Obama pour avoir organisé ce tout premier Sommet des chefs d’État sur les réfugiés. Comme vous le savez, le Canada a beaucoup fait dans les derniers mois pour la réinstallation permanente des réfugiés, en particulier ceux de la Syrie. Aujourd’hui, je ne me pencherai pas sur les chiffres. Je vais plutôt vous raconter une histoire, car il ne faut pas oublier les gens qui sont au cœur de cette question.
L’histoire se déroule à Antigonish, une petite communauté de la Nouvelle-Écosse. Il y a là-bas une université qui, chaque rentrée, double presque la population de la ville. On y trouve aussi un groupe de Canadiennes et de Canadiens au grand cœur qui, comme des milliers d’autres au pays, ont uni leurs forces pour parrainer une famille de réfugiés syriens. Grâce au leadership qu’ils ont démontré dans leur communauté, la famille Hadhad a pu quitter le camp de réfugiés où elle vivait depuis trois ans, au Liban, pour s’installer à Antigonish en début d’année.
Grâce au leadership qu’ils ont démontré dans leur communauté, la famille Hadhad a pu quitter le camp de réfugiés où elle vivait depuis trois ans, au Liban, pour s’installer à Antigonish en début d’année.
C’est ici que l’histoire devient intéressante. À Damas, les Hadhad exploitaient une entreprise prospère, une chocolaterie qui employait 30 personnes. Une fois arrivés en Nouvelle-Écosse – après s’être acclimatés à leur nouveau milieu, car l’hiver canadien est plutôt fidèle à sa réputation –, ils se sont mis à chercher des occasions. Des occasions de rebâtir leur commerce, de refaire leur vie.
Et petit à petit, avec l’aide de leur communauté, ils y sont parvenus. En mai, leur entreprise à domicile se portait si bien qu’ils ont pu donner leurs profits à la Croix-Rouge canadienne, qui portait secours à la population de Fort McMurray, durement touchée par des feux de forêt. Les Hadhad ont dit qu’ils savaient bien ce que c’était d’avoir à fuir son chez-soi et de tout perdre, et qu’ils voulaient aider en donnant ce qu’ils pouvaient.
Les Hadhad ont dit qu’ils savaient bien ce que c’était d’avoir à fuir son chez-soi et de tout perdre, et qu’ils voulaient aider en donnant ce qu’ils pouvaient.
Le mois dernier, tout juste huit mois après son arrivée au Canada, la famille a pu réaliser son rêve : elle a ouvert une petite chocolaterie dans sa nouvelle ville. L’entreprise s’appelle Peace by Chocolate. Vous pouvez la suivre sur Facebook.
Je voulais partager cette histoire avec vous parce que c’est facile de se perdre dans les chiffres et de perdre de vue ce que ça veut vraiment dire d’être un réfugié. On doit se rappeler les histoires comme celles-ci quand on essaie d’élaborer des solutions pour aider les 65 millions de personnes déplacées à travers le monde. On doit se rappeler ce que chaque réfugié ou chaque famille a perdu. Sa maison, son travail et, trop souvent, des êtres chers.
On doit se rappeler ce que chaque réfugié ou chaque famille a perdu. Sa maison, son travail et, trop souvent, des êtres chers.
Voilà pourquoi le Canada est passé à l’action. L’an dernier, nous avons fourni 684 millions de dollars en aide humanitaire, et nous nous apprêtons à élever ce montant d’au moins 10 % cette année. Nous avons accordé 37,8 millions de dollars en nouveau financement de base au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, et nous avons augmenté notre soutien aux initiatives de lutte contre la violence sexuelle et sexiste. Nous avions formulé une ambitieuse promesse concernant la réinstallation des réfugiés syriens – et nous l’avons tenue.
Mais nous n’arrêterons pas là. Nous offrirons un soutien technique et nous ferons connaître les leçons tirées de notre expérience pour que se multiplient les espaces de réinstallation et de protection dans le monde. Nous concentrerons nos efforts sur l’augmentation des occasions de formation offertes aux réfugiés et aux personnes déplacées. Et nous trimerons dur pour mener à bien deux pactes mondiaux ambitieux en 2018. Tout cela, nous le ferons pour des familles comme les Hadhad, qui ont fait preuve d’un courage immense devant leur effroyable perte.
Mais l’histoire des Hadhad n’en est qu’une parmi tant d’autres.
Antigonish n’est qu’une seule communauté.
Le Canada n’est qu’un seul pays.
J’espère que tous les dirigeants qui sont ici aujourd’hui penseront aux Hadhad. J’espère qu’ils penseront aux différentes façons dont leurs propres communautés et leur propre pays peuvent être enrichis en accueillant des familles comme les Hadhad. Vous en sortirez gagnants, je vous le garantis.
Merci.