Mise à jour de Chrystia Freeland en Ukraine
08 mars 2014
L’Ukraine, comme le Canada, est un pays pluriethnique et multiculturel. Il me semblait donc important de m’entretenir avec certains des chefs des minorités de ce pays.
J’ai rencontré Yaakov Bleich, le grand rabbin d’Ukraine et de Kiev, lors d’un délicieux dîner kascher au restaurant Serebro (il a pris une pizza et moi, des spaghettis arrabiata). Le rabbin Bleich est très connu en Ukraine – il travaille dans ce pays depuis plus de vingt ans. J’ai également appris avec plaisir qu’il entretenait des relations étroites avec les communautés juives et ukrainiennes du Canada.
Le rabbin Bleich m’a dit ceci : « L’ethnicité n’a pas joué de rôle dans la révolution de la place Maïdan et elle n’en joue pas non plus à l’heure actuelle; je pense que c’est mieux ainsi. Les chefs religieux juifs à qui j’ai parlé, comme les rabbins et les chefs de communautés des régions de l’Est, m’ont tous dit qu’il était important que l’Ukraine reste unie. » Le rabbin Bleich a ajouté que trois Juifs avaient péri en se battant pour la Maïdan, qu’il y avait une « sotnia » juive, ou une troupe de cent hommes, comme on nomme les milices d’autodéfense, et qu’un ancien combattant de l’IDF dirigeait l’une des sotnias.
(Tout en soulevant des points importants sur le plan politique, le rabbin Bleich m’a montré ses magnifiques boutons de manchettes, qui combinent l’étoile de David au trident ukrainien – l’une de ses propres créations. Je lui ai demandé de créer un article similaire pour les femmes et lui ai promis de porter sa création!)
J’ai également parlé à un chef des Tatars de Crimée. Les Tatars ont la revendication historique la plus forte sur la péninsule de Crimée. Ayant été déportés à l’ère soviétique vers l’Asie centrale, l’occupation russe les préoccupe tout particulièrement.
« Nous voulions que notre pays soit intégré à l’Europe pour ne pas devenir une colonie russe », m’explique Mustafa Dzhemeliev, un membre du Parlement ukrainien et chef tatar.
M. Dzhemiliev ajoute que les femmes de sa communauté ont défendu les troupes ukrainiennes assiégées par les forces russes en Crimée, leur apportant de la nourriture, brandissant le drapeau ukrainien et entonnant : « Les Russes, rentrez chez vous! »
« Nous craignons que la Russie punisse les Tatars de Crimée, m’explique Mustafa Dzhemiliev, se souvenant de la déportation de sa communauté en Asie centrale sous Staline. Nous n’avons aucune raison de croire que si la Crimée faisait partie de la Russie, les choses iraient mieux pour nous. Nous sommes déjà passés par là. »
J’ai parlé à Mustafa Dzhemiliev de la communauté tchétchène de ma circonscription qui avait subi un sort semblable sous la domination soviétique et qui suit de près les événements en Ukraine.
Chrystia Freeland
Députée, Toronto-Centre
Suivez la députée Chrystia Freeland sur Twitter pour des mises à jour de sa mission d’établissement des faits en Ukraine.
Chrystia avec Yaakov Bleich, le grand rabbin d’Ukraine et de Kiev
Les boutons de manchettes du rabbin Bleich qui combinent l’étoile de David au trident ukrainien
Chrystia avec Mustafa Dzhemeliev, membre du Parlement ukrainien et chef tatar.