Bienvenue à la députée Eve Adams
10 février 2015
Bonjour à tous(toutes) et merci d’être venu(e)s ici aujourd’hui. C’est aujourd’hui un jour très difficile pour moi.
2014 a été une année très pénible, avec une course à l’investiture désagréable, des difficultés au sein de mon propre parti et des problèmes de santé dont je suis maintenant complètement rétablie.
La première fois que j’ai franchi les portes de la Chambre des communes, Brian Mulroney était premier ministre du Canada et Jean Chrétien, chef de l’Opposition officielle.
J’avais alors 18 ans et je travaillais comme page parlementaire.
J’avais l’habitude de m’inscrire à des quarts de travail supplémentaires pendant les débats constitutionnels qui s’étiraient très tard en soirée.
En tant que fille de parents immigrants qui ont fui le communisme, je me sentais privilégiée et honorée de pouvoir être présente à la Chambre des communes alors que les leaders du Canada débattaient de l’avenir du pays.
C’était vraiment incroyable, à ce moment-là, de pouvoir être dans notre capitale nationale.
Il y avait un enthousiasme et un espoir palpables : notre parti était sur le point de se réinventer.
Comme membre du Parti conservateur depuis l’âge de 14 ans, je croyais fermement en ce parti et en l’avenir que nous allions bâtir.
J’ai eu l’immense privilège de travailler pour des députés exceptionnels, tant à l’échelle provinciale que nationale, et j’ai noué des amitiés qui comptent énormément pour moi.
Les années au cours desquelles j’ai travaillé et fait du bénévolat pour le Parti progressiste-conservateur étaient toujours motivées par mon désir profond de servir.
En 2003, j’ai décidé de me porter candidate. J’ai pris cette décision, car je voulais pouvoir améliorer directement la qualité de vie de ma communauté et de mes voisin(e)s.
Cette motivation que je ressentais à l’époque est la même que celle que je ressens encore aujourd’hui.
Qu’il s’agisse d’un conseil municipal ou régional, de conseils d’administration, d’organismes bénévoles ou du secteur privé, j’ai appris que les éléments clés à toute équipe solide qui souhaite réussir sont le leadership, l’humanité et la bonté.
Quand on m’a demandé de me présenter comme candidate pour devenir députée conservatrice, j’ai accepté en espérant que mon travail permettrait d’améliorer le quotidien de tous(tes) les Canadiens(nes).
Et la chose la plus gratifiante de mon travail a été de faire une différence positive et tangible auprès de mes électeurs(trices), que ce soit en faisant des appels tard le soir à des gens qui veulent comprendre et bénéficier de programmes pour leur famille, ou encore en aidant ceux qui veulent retrouver leurs proches ou obtenir un visa de visiteur pour une occasion spéciale.
Aider les Canadiens(nes) à naviguer dans les dédales de l’administration gouvernementale pour obtenir ce dont ils(elles) ont besoin, pour eux-mêmes(elles-mêmes) et leur famille, est extrêmement gratifiant.
J’ai rencontré beaucoup de familles qui ont du mal à joindre les deux bouts, et ce, depuis de nombreuses années.
Avec des factures qui ne cessent d’augmenter, ils(elles) ne peuvent même pas espérer mettre de l’argent de côté pour les études de leurs enfants ou leur propre retraite.
En tant que gouvernement, le surplus nous donnait une occasion formidable de redonner à la population.
Mais au lieu de cela, le gouvernement conservateur compte toujours instaurer des politiques comme le fractionnement du revenu qui engloutira le surplus, sans que la majorité des familles canadiennes puisse en profiter et sans créer un seul emploi.
Ces politiques ne sont conçues que pour profiter à une infime partie de la population, les mieux nanti(e)s, tout en comptant sur la classe moyenne pour en défrayer les coûts.
Je ne peux pas appuyer des mesures mesquines qui ne profiteront qu’aux plus riches. Quand les chiffres sont sortis, même l’ancien ministre des Finances, le regretté Jim Flaherty, un conservateur de l’Ontario, a refusé d’appuyer cette mesure qui était un véritable gâchis.
Je ne peux plus appuyer ce leadership mesquin qui divise les gens au lieu de les rassembler.
Nous avons besoin d’un leadership fort qui respire la bonté et la générosité et qui défend une vision commune pour que le Canada offre à toutes et à tous une chance de réussir.
Je veux travailler avec quelqu’un qui est une source d’inspiration, pas avec des gens qui sèment la peur et l’effroi.
Je veux appuyer un leader qui respecte fermement et sans équivoque le droit des femmes au libre-choix.
Il est temps que nous ayons un leader qui a la capacité de rallier son équipe et tous(tes) les Canadiens(nes) pour diriger le pays vers un avenir plus positif, productif et uni.
Ce leader, c’est Justin Trudeau.
C’est pourquoi, après une longue et très difficile période de réflexion, j’ai décidé de quitter le parti au sein duquel j’ai oeuvré depuis mes 14 ans, de quitter mon poste de secrétaire parlementaire pour la santé et de me joindre au Parti libéral du Canada.
Je suis très fière des années que j’ai passées au gouvernement et je travaillerai sans relâche pour mettre mon expérience et ma passion au service du Parti libéral et de mes électeurs(trices).
Et je tiens à remercier M. Trudeau de m’avoir accueillie dans son parti.
Je me présenterai à la course à l’investiture libérale dans le grand Toronto.
J’ai hâte de rencontrer et d’écouter les membres du Parti libéral plus tard aujourd’hui, lorsque je rentrerai à Toronto pour me mettre au travail.
Je ferai front commun avec un chef qui a su faire preuve d’humanité, de compassion et de détermination lorsqu’un problème grave comme le harcèlement sexuel a été porté à son attention.
Il n’a pas essayé d’ignorer le problème en l’envoyant sous le tapis.
Je frapperai à toutes les portes possibles de la circonscription pour faire en sorte que les libéraux de Justin Trudeau forment le gouvernement aux prochaines élections.
Je n’ai pas pris cette décision sur un coup de tête. Je ne me sens plus chez moi au Parti conservateur, ni sur le plan politique ni sur le plan personnel.
C’est pour moi aujourd’hui une journée à la fois heureuse et difficile.
Je laisse derrière moi un parti que j’ai appuyé pendant plus de 25 ans.
Un parti pour lequel j’ai consacré un nombre incalculable d’heures quand nous n’avions aucun espoir d’accéder au pouvoir.
Mais aujourd’hui, après une longue réflexion, mon esprit, mon coeur et mon âme en sont arrivés à la même conclusion. Je peux donc affirmer avec conviction que j’ai pris la bonne décision.
Aujourd’hui, je me joins au Parti libéral du Canada. Je suis fière de suivre Justin Trudeau, qui sera un premier ministre déterminé, optimiste et productif.