Ce discours du trône doit présenter des solutions pour contrer l’inquiétude de la classe moyenne
16 octobre 2013
Au cours des derniers mois, j’ai eu le grand privilège de parcourir notre vaste et beau pays. Que ce soit à Nelson en Colombie-Britannique, Brandon au Manitoba, Mississauga en Ontario, Montmagny au Québec ou Sydney en Nouvelle-Écosse, ce fut une expérience très enrichissante et excitante de pouvoir entamer le dialogue avec des Canadiennes et des Canadiens de tous les horizons. Depuis le début de l’été, j’ai visité plus de 60 grandes métropoles, villes et villages, et j’ai écouté des enseignants, des camionneurs, des agriculteurs et des propriétaires de petites entreprises me faire part de leurs préoccupations.
Partout où je vais, j’entends un désir pour quelque chose de nouveau, quelque chose de meilleur.
Les Canadiennes et les Canadiens voulaient un gouvernement ouvert et honnête. Ce que ce gouvernement leur a offert est une culture du secret, du cynisme et des scandales endémiques découlant d’entorses à l’éthique. Les Canadiennes et les Canadiens voulaient que l’accent soit mis sur les familles, les emplois et la sécurité; ils se retrouvent victimes de jeux et stratagèmes politiques. De plus, au milieu de tout cela, les conservateurs de Harper ont négligé l’enjeu le plus pressant auquel fait face notre pays – le fait qu’au Canada, la classe moyenne n’a pas eu d’augmentation salariale décente depuis 30 ans.
Les gouvernements de toutes tendances politiques ont été élus et réélus sur des plates-formes économiques qui priorisaient une ouverture au libre-échange, une discipline et une compétitivité fiscales, et un investissement dans les compétences, la recherche et l’infrastructure. Les Canadiennes et Canadiens de la classe moyenne ont été convaincus d’appuyer ce programme parce qu’on leur avait promis que cette croissance créerait la prospérité – pour eux. Malheureusement, cet engagement n’a jamais été respecté. La seule chose que la classe moyenne canadienne a vu croître pour atteindre un niveau comparable au PBI, c’est l’endettement des ménages.
Pour les Canadiens les plus fortunés, il faut de toute urgence tirer une conclusion de tout cela : si nous ne réglons pas le problème, l’anxiété qui existe présentement ne fera que croître et éventuellement, les Canadiens cesseront d’appuyer un programme de croissance. Conséquemment, nous serons tous dans une situation plus critique.
L’enjeu est égal ou supérieur pour ces Canadiennes et Canadiens qui se débattent avec de faibles revenus. Au coeur de l’idéal du progrès se trouve la promesse d’une mobilité ascendante réaliste pour tous. Toutefois, les Canadiens croient maintenant qu’ils risquent plus de passer de la classe moyenne à la pauvreté, que l’inverse.
Et, disons-le clairement : c’est beaucoup plus qu’un problème économique. Alors que les Canadiens de la classe moyenne sont de plus en plus préoccupés, il devient de plus en plus difficile de résoudre tous les autres problèmes auxquels nous faisons face en tant que nation, ce qui comprend les questions qui découlent d’un principe clé sur lequel notre pays a été fondé – l’égalité des chances.
Des millions de Canadiennes et de Canadiens estiment que, dans une société juste, leur dur labeur devrait leur permettre de jouir d’un niveau de vie décent et d’avoir des perspectives d’avenir meilleures pour eux et pour leur famille.
Nos aînés ont travaillé très dur pendant des années et nous devons nous assurer qu’ils ont le soutien qu’ils ont gagné et qu’ils méritent. Soins de santé, soins à domicile, pensions : voilà, en particulier, des secteurs qui doivent être protégés et consolidés.
Parallèlement, nous avons l’obligation de faire plus pour soutenir notre jeunesse. Cela veut dire nous attaquer au problème du taux de chômage chez les jeunes – qui est le double du taux moyen national – et lutter contre l’exploitation des jeunes travailleurs engagés pour des stages non rémunérés illégaux. Cela veut dire aussi garantir aux Canadiennes et aux Canadiens l’accès à une éducation abordable et de haute qualité durant toute leur vie, un objectif stratégique crucial à cause de son importance dans l’établissement d’une classe moyenne solide.
C’est pourquoi, alors que le Parlement reprend ses travaux cette semaine, je m’engage à nouveau à concentrer toute mon énergie sur les priorités des Canadiennes et des Canadiens qui travaillent fort. Le premier ministre peut préférer s’occuper des jeux politiques du jour ou des attaques personnelles dont je suis la cible, mais pour ma part, je demeurerai concentré sur les besoins des Canadiennes et les Canadiens : la quête de solutions pour les familles qui veulent progresser et s’occuper de leurs enfants et de leurs proches; l’amélioration et la défense des perspectives d’avenir de la classe moyenne, des aînés et des jeunes; la nécessité d’une plus grande ouverture et d’une responsabilisation accrue; et mon combat en faveur d’un Canada inclusif et uni où notre diversité est considérée comme une force et jamais comme une faiblesse.
Les gens dont les valeurs communes sont le ciment de notre pays ont été laissés pour compte pendant trop longtemps. Il est temps que nous ayons ici un leadership politique qui se consacre à changer cela.
Tel est mon engagement envers les Canadiennes et les Canadiens : à un très jeune âge, j’ai appris combien les gens qui vivent dans ce pays extraordinaire sont profondément optimistes, solidaires et travailleurs. Je vous fais confiance. Et je m’engage à consacrer mes journées à travailler avec acharnement pour mériter votre confiance.
Justin
Cette lettre d’opinion peut être consultée sur le site Internet du Globe and Mail ici (en anglais seulement).