Discours de Justin Trudeau aux partisans à London
21 janvier 2015
La version prononcée fait foi
« Mes amis,
Je suis si fier d’avoir amené le caucus du Parti libéral dans le sud-ouest de l’Ontario. Deb, je vous remercie non seulement de m’avoir accueilli, mais d’avoir aussi accueilli le caucus libéral au complet.
Deb Mathews est importante non seulement pour la première ministre, mais aussi pour tous les Ontariens, et elle est une voix forte pour London. Je suis tellement reconnaissant que nous puissions nous tourner vers Deb pour profiter de ses conseils et de son appui.
Notre caucus au complet a appris auprès d’elle – elle a de solides racines ici, et elle est une grande défenseure de la région, pas seulement en Ontario, mais partout au Canada.
J’aimerais aussi remercier Kate Young, que j’ai rencontrée la première fois il y a quelques années lors de l’ouverture de l’école Pierre Elliott Trudeau à St. Thomas. Elle portera nos couleurs dans London-Ouest lors des prochaines élections. En fait, quelques étudiants de cette école sont ici ce soir. Merci à vous de m’avoir accueilli à cette époque et d’être encore là aujourd’hui.
Et Lori Baldwin-Sands, une ancienne conseillère municipale pour St. Thomas, maintenant notre candidate dans Elgin—Middlesex—London, que je remercie aussi pour son accueil ici ce soir.
Je tenais absolument à venir ici parce cet endroit est important.
Important pas seulement parce que cette région compte pour vous tous, mais aussi parce qu’elle compte pour l’ensemble du pays.
Et il est temps pour nous d’avoir un gouvernement à Ottawa qui le comprend.
Merci pour votre accueil chaleureux et enthousiaste. Merci d’être ici ce soir. Pour le Parti libéral et pour le Canada.
Au cours de la fin de semaine, j’ai rencontré une jeune mère qui est née et a grandi à London. Elle habite maintenant Milton et elle a récemment commencé à travailler chez Target.
Elle est mariée et mère de famille. Elle achète des vêtements pour les enfants chez Target.
Lorsqu’elle a accepté cet emploi chez Target, elle se doutait bien qu’il y avait des chances que ce ne soit probablement pas pour de nombreuses années – surtout qu’aujourd’hui, aucun emploi ne semble éternel. Mais elle ne s’attendait sûrement pas à ce que ce ne soit que pour quelques mois seulement.
Vendredi, elle conduisait ses enfants à l’école tout en écoutant la radio. Au-dessus du bruit venant du siège arrière, elle a entendu la nouvelle : Target ferme tous ses magasins et quitte le Canada.
Elle fait partie des 17 000 Canadiens qui soudainement se retrouvent sans emploi.
Elle ne savait pas quelle serait sa dernière journée de travail – cependant, ce serait d’ici le mois de mai.
De plus, elle ne savait pas quelle serait l’indemnité de départ qu’elle recevrait.
Alors, elle se demande ce qu’il lui arrivera.
Ce sont des questions pertinentes – c’est le genre de questions que de plus en plus de Canadiens se posent ces jours-ci : Qu’arrivera-t-il? Est-ce que le gouvernement peut nous venir en aide?
Il y a une meilleure façon de faire. Il y a une meilleure équipe. Il y a un meilleur plan.Et si nous travaillons avec acharnement cette année, nous donnerons aux Canadiens un meilleur gouvernement.
Surtout, avec toutes les belles promesses faites au sujet d’une forte reprise économique, comment en sommes-nous arrivés là?
Ici à London, et dans le sud-ouest de l’Ontario, cette histoire se répète trop souvent ces temps-ci. Je ne vous apprends rien. Aujourd’hui, il y a de moins en moins d’emplois à temps plein à London qu’il y en avait il y a dix ans – même si la population a augmenté de vingt pour cent.
Nous ne pouvons pas simplement ignorer ces problèmes. Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est d’un plan.
Mes amis, il y a quelques mois, nous avions une conversation très différente au Canada.
Ce qui se passe partout dans le monde peut changer les choses très rapidement. Mais ce ne sont que quelques cas où ces changements nous forcent à nous demander si les vieilles méthodes conviennent toujours à la nouvelle réalité.
J’estime qu’en ces temps nouveaux, nous devons nous rallier et poser des questions directes.
Stephen Harper a demandé à maintes reprises aux Canadiens de lui faire confiance – il a dit qu’il était la personne qui savait tenir la barre d’une main ferme.
- Alors, la première question qui se pose est : pourquoi les conservateurs de Stephen Harper ont-ils misé une grande partie de l’avenir du Canada sur le fait que le prix du pétrole demeurerait élevé? Parce que le prix n’est pas demeuré élevé, d’ailleurs il ne le demeure jamais.
- Deuxième question : pourquoi Stephen Harper n’avait-il pas un plan plus équilibré?
Dans sa vision économique, M. Harper a négligé de prendre en compte ce qui a toujours fait du Canada un pays prospère : la diversité, l’équilibre, et les partenariats entre les régions et les secteurs d’activité.
Nous avons besoin d’un plan économique intelligent pour le Canada qui englobe toutes les régions et tous les secteurs d’activité.
Un plan qui reconnaît les atouts que possède déjà le sud-ouest de l’Ontario sur le plan manufacturier, avec les travailleurs instruits et hautement qualifiés qui y vivent, et qui en tire parti pour innover à l’avantage du Canada.
Un plan qui permet d’exporter nos produits à la fine pointe de la technologie vers les marchés mondiaux.
Un plan qui prend en compte les petites et les grandes entreprises, ainsi que tous les Canadiens.
Avec un engagement concret envers les compétences et l’éducation de notre population et envers la recherche que nous faisons.
M. Harper était plutôt occupé à ne pas se soucier de la disparition des emplois du secteur manufacturier, et son ministre des finances disait aux Ontariens qu’ils « n’avaient à s’en prendre qu’à eux-mêmes ».
Le prix du pétrole connaît une dégringolade, et M. Harper n’a aucun plan B. Aucun.
Il y a une meilleure façon de faire. Il y a une meilleure équipe. Il y a un meilleur plan.
Et si nous travaillons avec acharnement cette année, nous donnerons aux Canadiens un meilleur gouvernement.
Ce que les libéraux savent depuis des années c’est que l’économie du Canada se porte mieux lorsqu’elle est équilibrée et qu’elle tourne à plein régime.
Lorsque tous les secteurs d’activité fonctionnent du mieux qu’ils le peuvent, et que toutes les régions font ce qu’elles font de mieux.
La force du Canada ne devrait pas dépendre que d’une seule chose ni d’un seul endroit. Elle vient de la diversité de sa population et de la diversité de son économie.
Oui, nous avons besoin de la force de l’Ouest. Mais nous avons aussi besoin de la force de l’Est. La force du Nord. Et la force du Centre.
Grâce à un leadership et une vision à la hauteur de la tâche, nous pouvons bâtir cette force.
Un leadership qui travaille avec acharnement pour tous les Canadiens, pas seulement pour quelques-uns.
Et pour qui exactement M. Harper travaille-t-il ces jours-ci?
Sa principale priorité dans cette période difficile est de protéger le cadeau de plus de deux milliards de dollars qu’il a fait aux Canadiens qui en ont le moins besoin. Je ne crois pas que ce soit juste.
À mes yeux, une économie solide est une économie qui fait en sorte que chaque Canadienne et chaque Canadien a une chance réelle et équitable de réussir.
Cela veut dire une classe moyenne prospère. Une économie qui fournit des salaires croissants et des occasions d’emploi.
Et une économie qui aide tous les Canadiens qui travaillent tous les jours avec acharnement pour faire partie de la classe moyenne.
Nous n’avons pas besoin du plan de fractionnement du revenu que M. Harper a instauré pour les Canadiens les mieux nantis.
Le Canada a besoin d’un plan qui investit dans la classe moyenne, ainsi que dans celles et ceux qui travaillent chaque jour avec acharnement pour en faire partie.
Car c’est vraiment une question de priorités, n’est-ce pas?
Et c’est dans les temps difficiles que nous voyons réellement quelles sont les priorités d’un chef.
Alors, quelle est la principale priorité de M. Harper en ce moment? Le fractionnement du revenu pour les Canadiens les mieux nantis.
Pensez-y une minute.
La base même du plan économique de M Harper depuis les huit à neuf dernières années s’écroule sous lui. La seule chose sur laquelle M. Harper a misé pour le maintenir à flot est maintenant en train de couler.
Et que fait-il? Il s’assure que les Canadiens les mieux nantis reçoivent un cadeau de 2 000 $.
En temps de crise, la principale priorité de M. Harper est de donner aux familles les mieux nanties, comme la sienne et la mienne, deux mille dollars.
Laissez-moi vous dire : nous n’en avons pas besoin et le Canada n’en a pas les moyens.
À mes yeux, une économie solide est une économie qui fait en sorte que chaque Canadienne et chaque Canadien a une chance réelle et équitable de réussir.
Nous n’en avions pas les moyens quand le prix du pétrole était à 100 $ le baril et il ne fait aucun doute que nous en avons encore moins les moyens maintenant.
Nous devons être responsables. Cela signifie que nous devons dire non à ce fractionnement du revenu.
Et je suis persuadé que même s’ils ne veulent pas l’admettre publiquement, ils le savent aussi. Pour quelle autre raison retarderaient-ils leur budget?
Prenons quelques minutes pour en parler.
Mercredi, le ministre des Finances a déclaré que la baisse du prix du pétrole n’aurait aucune incidence sur le budget.
Puis jeudi, il a ajouté, oh attendez, oui ça va avoir un impact – tellement que le budget doit maintenant être retardé jusqu’au mois d’avril.
Ils improvisent au fur et à mesure.
Voyons. Je suis un enseignant. Leurs excuses sont l’équivalent politique de « mon chien a mangé mes devoirs ».
Appelleriez-vous cela du leadership?
Dans des périodes comme celles que nous traversons en ce moment, le devoir d’un premier ministre est de renforcer la confiance du public.
Au lieu de cela, M. Harper retarde le dépôt du budget et annule les rencontres avec nos principaux partenaires commerciaux, et alliés les plus proches, les États-Unis et le Mexique.
Les Canadiens ont besoin d’un leadership qui prend en compte l’intérêt de tous – un leadership qui accorde la priorité à la réussite de tous les Canadiens, pas seulement celle d’une minorité qui se trouvent au sommet.
Les Canadiens méritent un leadership qui aide les personnes qui en ont le plus besoin, et non celles qui en ont le moins besoin.
Depuis les neuf dernières années, les Canadiens ont appris une chose au sujet de ce gouvernement : il ne changera jamais.
Alors cette année, si nous travaillons avec acharnement, les Canadiens le changeront.
Les Canadiens comptent sur nous, mes amis.
Nous avons besoin d’un nouveau leadership à Ottawa.
Alors, parlez à vos voisins, à votre famille, et à vos amis.
Parlez-leur de l’équipe exceptionnelle de Canadiennes et de Canadiens que les libéraux ont bâtie et en qui ils peuvent avoir confiance.
Parlez-leur du nouveau genre de leadership que nous sommes prêts à amener à Ottawa – une équipe forte, transparente, honnête et responsable, que je suis tellement fier de diriger.
Alors, continuez à frapper aux portes.
Continuez à raconter votre histoire et continuez à écouter celle des autres. Continuez à bâtir.
Mais avant tout, continuez à travailler avec acharnement.
Mes amis, nous pouvons y arriver.
Nous vivons dans un pays remarquable. Et cette année, nous pouvons lui donner un meilleur gouvernement.
Merci. »