Discours du chef libéral Justin Trudeau présenté à la chambre de commerce de Regina et de son district
06 juin 2014
Permettez-moi, tout d’abord, de dire quelques mots au sujet de la tragédie qui s’est déroulée à Moncton cette semaine. 3 000 km et trois fuseaux horaires séparent Regina de Moncton, mais je suis certain que vous ressentez la même chose que moi. Les victimes de cette horrible tragédie ne sont pas des étrangers, mais des amis. Chacun de ces agents – en fait, chaque agent de la GRC – a passé du temps à Regina, afin de recevoir sa formation de base à la Division Dépôt de la GRC. C’est ici que la GRC a ses racines.
Il y a un peu plus d’un an, le commissaire adjoint Roger Brown, un commandant de longue date, a accepté un nouveau poste de commandant de la GRC au Nouveau-Brunswick. Je sais que son expérience – acquise ici, à Regina, et à travers le Canada – sera d’une grande utilité à la province dans les semaines et les mois à venir, alors qu’elle se relèvera de cette tragédie.
Les Néobrunswickois ne se laissent pas abattre et ils sont résilients. Je sais qu’ils parviendront à surmonter leur stupéfaction et leur peine. Pour les familles qui ont perdu un enfant, un partenaire ou un parent, et pour celles qui ont un proche à l’hôpital, la douleur sera plus longue à s’effacer.
Nous ne devons pas oublier ces familles : leur service et leur sacrifice; leur héroïsme et leur chagrin. Et nous devons les remercier, pas seulement quand il y a une tragédie, mais tous les jours, car leur amour pour le Canada et leur engagement à nous protéger perdurent, même après leur quart de travail. En fait, je dois remercier la commandante divisionnaire actuelle de la Division Dépôt, la surintendante principale Louise Lafrance, et lui demander de transmettre mes remerciements à tous ses subordonnés.
Nous étions justement ensemble ce matin aux commémorations du Débarquement, pour rendre hommage aux 5 000 Canadiens qui ont fait, il y a 70 ans, le sacrifice suprême, afin de défendre la liberté dont nous jouissons aujourd’hui.
Aujourd’hui, il convient en effet de nous rappeler nos femmes et nos hommes en uniforme, afin de nous efforcer, chaque jour, d’être dignes des sacrifices qu’ils font pour nous tous.
Sur une note moins solennelle, je tiens à vous remercier de m’accueillir une nouvelle fois à Regina. La dernière fois, j’ai assisté au match inaugural des Roughriders à domicile contre Calgary. L’équipe verte – nous savons comment s’est terminée sa saison. C’était une bonne entrée en matière pour nous tous, selon moi.
Bien d’autres choses se sont produites l’année dernière. Ma propre famille s’est agrandie. Sophie et moi-même avons très vite appris que le un-contre-un n’avait plus sa place avec trois enfants. À présent, tout est une question de défense de zone. Sur le plan du travail, mon Parti s’est adjoint deux nouveaux députés – et a perdu tous ses sénateurs. J’ai aussi été au centre de non pas une, mais de deux séries d’offensives publicitaires de la part des conservateurs.
Au sujet de ces offensives publicitaires, on me demande souvent pourquoi les libéraux n’utilisent pas la même approche. Après tout, il est plus que certain que le gouvernement de M. Harper nous a donné de quoi nous occuper. Ma réponse est toujours la même : je préfère la méthode que préconisait le premier ministre francophone, Wilfrid Laurier, le recours au dialogue, à la patience et au respect mutuel.
Il faisait là référence à une fable d’Ésope, Le vent du Nord et le soleil. Dans cette fable, le soleil et le vent se disputent pour savoir qui est le plus fort et les deux s’affrontent pour voir lequel parviendra à faire enlever son manteau à un voyageur.
Le vent souffle, violent et rude, mais le voyageur serre son manteau sur lui de plus en plus étroitement. Lorsque vient le tour du soleil, il lui suffit de briller de tous ses rayons pour gagner son pari.
Pour moi, cette fable capture parfaitement certaines des valeurs fondamentales du Canada. L’idée que la persuasion l’emporte sur la force. Et que la bonté est un atout face à l’agression.
J’adore cette fable, et je pense qu’elle trouve également écho chez beaucoup de personnes en Saskatchewan. Pas seulement parce que votre sens de la justice sociale est inébranlable, mais aussi parce que vous avez maintenant l’une des économies les plus florissantes au pays.
Votre renaissance a commencé il y a environ dix ans, lorsque la Saskatchewan s’est libérée de sa position historique de province « non nantie ». Vous avez eu ce sursaut quand mon ami Ralph Goodale était ministre des Finances du Canada. Au cours de la décennie qui a suivi, grâce au cours élevé des produits de base, tout comme à l’ingénuité et au travail acharné qui vous caractérisent, vos progrès ont été remarquables.
Si je tiens à vous féliciter de votre croissance économique, en tant que chef d’un parti national, je tiens également à vous remercier. Votre économie est deux fois plus forte que la moyenne nationale. Sans la croissance réelle et considérable de la Saskatchewan, de l’Alberta et de Terre-Neuve-et-Labrador, la croissance nationale du pays serait pratiquement inexistante.
Toutes les Canadiennes et tous les Canadiens vous sont redevables de votre travail acharné, car la réussite économique qui est la vôtre a des retombées positives sur nous tous. Certains Canadiens, je pense, vous doivent des excuses. Je parle de ceux qui suggèrent que les secteurs des ressources florissants, ici, dans l’Ouest, sont semblables à une « maladie ». Si une croissance annuelle du PIB de pratiquement 5 % est une maladie, mieux vaut ne pas la soigner.
Avec une économie régionale si florissante, il peut être difficile de croire que vous êtes l’exception et non la règle. Cependant, je vous l’assure : votre réussite est exceptionnelle. À présent, je voudrais prendre quelques instants pour parler des performances économiques du Canada dans son ensemble.
Au cours des trente dernières années, la taille de l’économie canadienne a plus que doublé, alors que les revenus des familles de la classe moyenne n’ont augmenté que d’environ 15 %. En ce qui concerne la classe moyenne canadienne, la dette des ménages est la seule mesure financière qui a suivi le rythme de la croissance du PIB.
En fait, nous supportons actuellement une dette des ménages plus lourde que celles des familles aux États-Unis et au Royaume-Uni, et nous épargnons par conséquent beaucoup moins. La CIBC estime qu’un adulte moyen de 35 ans épargne aujourd’hui moins de la moitié que ses parents au même âge.
Pour espérer renverser ces tendances alarmantes, nous devons créer les conditions propices à une croissance économique durable partout au pays. Si l’on veut donner l’impression d’équilibrer le budget à court terme, il est certain qu’une austérité monotone nous y conduira, mais pour aboutir à une réussite financière durable, le Canada a besoin d’un programme axé sur la croissance et non sur l’austérité. Nous avons besoin d’une croissance économique pour donner confiance aux gens de la classe moyenne et leur assurer que l’avenir économique de leur famille sera prospère.
Et ne nous méprenons pas : cette confiance est essentielle. Pour l’instant, trop de Canadiennes et de Canadiens se préoccupent de boucler leurs fins de mois. Ils ne savent pas s’ils peuvent se permettre d’envoyer leurs enfants à l’université, au collège ou dans une école technique. Ils ne savent pas si leurs enfants pourront trouver un travail après avoir obtenu leur diplôme. Ils sont préoccupés par l’argent à épargner en vue de leur retraite et par tout ce qui suit.
Lorsque cela se produit et que nous nous concentrons sur nos propres difficultés, il devient plus difficile de résoudre les problèmes auxquels nous faisons face en tant que nation.
Nous devenons anxieux et réfractaires. Nous nous sentons lésés et nous cherchons des coupables. D’un bout à l’autre du pays : plus les inquiétudes sont grandes, et plus les divisions sont profondes. Cela a de réelles conséquences pour nous tous.
C’est parce que la croissance que nous avons connue au cours des trois dernières décennies est le résultat d’un programme largement soutenu. Un programme fondé sur la discipline budgétaire, l’ouverture aux échanges commerciaux et le développement adéquat des ressources naturelles. La classe moyenne a appuyé ces idées parce qu’on lui avait promis que tout le monde aurait droit à sa part de prospérité. En fait, la prospérité est arrivée, mais pas pour tout le monde.
La conséquence est que nous risquons de perdre l’appui de la classe moyenne à un programme axé sur la croissance. Les gens auront tendance à assurer leur propre avenir plutôt qu’à améliorer la qualité de vie de l’ensemble des Canadiens. Si tel était le cas, nous serions tous plus pauvres, et pas seulement sur le plan financier.
C’est certes un portrait assez morne et sombre que je viens de vous dresser, je l’admets. Mais il y a de la lumière au bout du tunnel – si l’on sait où chercher.
Voilà : au niveau fédéral, notre situation financière est en fait assez solide. À cause des choix difficiles que les Canadiens ont faits dans les années 1990, notre gouvernement est dans une meilleure position qu’il l’a été à un certain moment.
À l’époque, notre dette nationale représentait 70 % du PIB, c’est-à-dire de la richesse générée par notre économie. Aujourd’hui, ce pourcentage a été réduit de plus de la moitié, et les États-Unis ainsi que le Royaume-Uni rêvent d’être dans la situation où nous étions en 1995. Voilà ce qui arrive quand la croissance économique et la responsabilité financière vont de pair.
Cela met le Canada dans une position unique. La classe moyenne est sans ressource, tout comme les provinces et les territoires, en raison du vieillissement de la population et de la hausse des coûts liés aux soins de santé. Par contre, le gouvernement fédéral a de la marge de manœuvre pour investir.
En fait, je ne crois pas que le gouvernement puisse résoudre tous les problèmes, ou même qu’il doive essayer de le faire. Mais ce qu’il fait, il doit le faire bien. Et en particulier, je crois qu’un premier ministre doit prendre les grandes décisions sans se tromper. Car ce sont des points fondamentaux pour la vie des Canadiennes et des Canadiens – les personnes pour qui nous avons été élus de représenter.
C’est la raison pour laquelle le gouvernement libéral que je dirigerais revaloriserait cinq grands axes : les gens, le commerce, la gestion intelligente de nos ressources naturelles, l’innovation et l’infrastructure.
Pour ce qui est des gens, l’éducation n’a pas son pareil pour mener à la réussite économique, à la sécurité et à la confiance.
Sept futurs nouveaux emplois au Canada sur dix exigeront d’avoir suivi des études postsecondaires. Si nous réussissons à atteindre un taux de scolarité postsecondaire de 70 %, nous disposerons d’une main-d’œuvre capable de répondre aux besoins futurs du marché du travail du Canada. Regina est bien positionnée pour être un chef de file dans ce secteur, grâce à la solidité de son milieu universitaire, avec l’Université de Regina, l’Université des Premières nations du Canada, d’autres institutions autochtones, le Saskatchewan Institute of Applied Science and Technology et, bien entendu, l’apprentissage dans le secteur privé.
Les investissements à long terme dans l’éducation postsecondaire nous prépareront pour l’avenir. Cependant, c’est dès à présent que nous devons relever des défis urgents en matière de travail. Cela touche différentes parties du pays, de manières différentes, mais ici en Saskatchewan, cela se traduit par un taux de chômage de l’ordre de la moitié de la moyenne nationale.
Vous avez besoin de travailleurs, et vous en avez besoin dès maintenant, ou dans certains cas, hier. Si les occasions d’emploi doivent toujours être offertes en premier lieu aux Canadiens, il est évident que l’immigration a un rôle à jouer, tout comme elle l’a fait tout au long de notre histoire.
Depuis plus de 30 ans, le Programme des travailleurs étrangers temporaires fonctionne… plutôt bien, mais sous la direction conservatrice, les récits d’abus, de médiocrité de l’administration, de surveillance limitée et d’absence de contrôle au niveau de son application se sont multipliés. Sous sa forme actuelle, ce programme a déçu à la fois la population canadienne et ceux qui aspirent un jour à obtenir la citoyenneté canadienne.
Les libéraux croient que le programme doit être réorienté vers son intention première : pourvoir des postes de façon limitée lorsqu’il est impossible de trouver des travailleurs canadiens. Nous avons besoin d’un programme plus transparent et dont l’application soit responsable, axé sur des données précises en fonction des communautés. En outre, nous devons veiller concrètement à l’application de ses règles, en partenariat avec les provinces.
Mais surtout, nous devons réaffirmer notre engagement, en tant que nation, d’accueillir plus d’immigrants permanents et de leur proposer des voies d’accès à la citoyenneté qui sont légitimes et durables.
C’est ce que demandent le ministre Boyd et le gouvernement Wall au gouvernement fédéral depuis plusieurs années. Ils demandent que l’allocation accordée à la Saskatchewan en vertu du programme provincial de candidats à l’immigration soit augmentée de 2 000 personnes par an.
Et qu’ont-ils obtenu? Seulement quelques centaines. 450 de plus l’année dernière et 275 de plus cette année.
Pensez à la pression exercée sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires qui aurait disparu si cette demande raisonnable d’un plus grand nombre de résidents permanents avait été acceptée. Si le gouvernement fédéral voulait sincèrement aider les employeurs de la Saskatchewan, M. Harper et M. Kenney l’auraient acceptée et non bloquée.
De même, je suis sceptique quant à la capacité de M. Harper d’instaurer la confiance et le respect auprès des Premières nations et des autres peuples autochtones. Sa mauvaise gestion de ces relations cruciales a commencé lorsqu’il a annulé sans raison l’Accord de Kelowna et elle se poursuit jusqu’à aujourd’hui avec l’échec de la dernière entente avec les Premières nations en matière d’éducation et son incapacité à comprendre que si ce sont bien les gouvernements qui délivrent les permis en matière de développement des ressources, seules les communautés peuvent en accorder la permission.
De toute évidence, lorsqu’il s’agit de notre plus grande force – nos gens –, je suis d’avis que M. Harper s’y prend mal. Mais revenons aux quatre autres points que le gouvernement fédéral doit rectifier.
L’investissement direct étranger et le commerce international. Pour citer une nouvelle fois le premier ministre Laurier, l’approche libérale en matière de commerce consiste à « chercher des marchés partout où il est possible d’en trouver », et c’est là une bonne description de la position actuelle de mon Parti. Nous sommes de fervents partisans du libre-échange.
C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de ne pas faire de l’accord de libre-échange avec la République de Corée, ni de l’accord de principe avec l’Union européenne, des enjeux politiques. Nous sommes largement en faveur de ces deux accords.
Bien négociés et mis en œuvre, ils devraient être bénéfiques pour la Saskatchewan, qui est une province fortement tributaire du commerce. Le fait est que dans les secteurs compétitifs des exportations, les salaires atteignent le double de ceux des industries où les échanges commerciaux sont moindres, ce qui est une bonne nouvelle pour la classe moyenne et leurs communautés d’appartenance.
Et des personnes comme vous qui vivent au beau milieu du pays, vous savez que le gouvernement a la responsabilité fondamentale de s’assurer que les producteurs et les extracteurs peuvent accéder à ces marchés.
Au cours de la dernière année, nous avons vu ce gouvernement manquer à ses obligations envers nos agriculteurs avec la débâcle du transport ferroviaire du grain mais nous voyons qu’il est également en train de laisser tomber un autre dossier d’une importance capitale pour la Saskatchewan : nos ressources naturelles. Il s’agit là de la troisième occasion dont je veux vous parler ce matin.
Contrairement au gouvernement fédéral actuel, nous ne considérons pas que la croissance économique et la gérance de l’environnement soient incompatibles. Pour tout dire, faire semblant, au 21e siècle, qu’il faut choisir entre l’une ou l’autre est aussi mauvais que faux.
En octobre dernier, j’ai surpris de nombreuses personnes en me rendant à Washington, dans le district de Columbia, et en déclarant à une salle remplie de démocrates que ce libéral canadien appuyait le projet du pipeline Keystone XL. Et je l’appuie. Après avoir examiné les faits, et m’être rangé à l’avis de l’Office national de l’énergie, je pense que cela est dans l’intérêt national.
Keystone créerait des emplois et stimulerait la croissance, resserrerait nos liens avec le plus important marché au monde, et produirait de la richesse.
Par-dessus tout, cela correspond à ce qui, selon moi, est un rôle fondamental du gouvernement du Canada : ouvrir les ressources canadiennes aux marchés étrangers, et aider à créer des moyens responsables et durables de proposer ces ressources sur ces marchés.
Mais, en même temps, je comprends la réticence de notre partenaire américain, qui découle en grande partie du fait que le projet Keystone a été traité comme quelque chose qui était joué d’avance plutôt que comme un projet international complexe et nécessitant des négociations minutieuses et nuancées… en plus d’être crédible sur le plan environnemental.
Le refus obstiné de M. Harper d’examiner des politiques environnementales plus fermes, notamment des moyens de chiffrer la pollution due au carbone, n’aide certes pas.
Cette semaine, la Maison-Blanche a révélé une nouvelle proposition sur les gaz à effet de serre qui fait partie d’un plan plus ambitieux de lutte contre les changements climatiques. Quel est le message que nous envoyons aux États-Unis sur nos propres priorités en matière d’environnement? En français, c’est « Ce n’est pas grave ». En anglais « Don’t worry about it ». Quelle que soit la langue, c’est embarrassant.
Une semaine après mon retour de Washington, j’ai dit au Calgary Petroleum Club que si nous avions en place des politiques environnementales plus fortes et plus crédibles, cela aurait fait longtemps que les États-Unis auraient approuvé le projet Keystone XL. Je maintiens mes propos.
Il devient de plus en plus clair – pour tout le monde, sauf M. Harper, il semblerait – que trouver un consensus est la seule manière responsable de transformer les occasions d’exploitation des ressources en réalités économiques. Nous devons tirer parti de notre intelligence, de notre expertise scientifique, de nos capacités et de notre volonté de résoudre les problèmes tout autant que nous tirons parti des ressources elles-mêmes.
Là encore, c’est un domaine dans lequel votre province excelle. Votre engagement envers l’innovation a toujours été couronné de succès. Des maisons de tourbe dans le sud au Centre canadien de rayonnement synchrotron de Saskatoon, en passant par les travaux révolutionnaires du Petroleum Technology Research Centre, ici même à Regina, c’est le genre d’ingéniosité dont le Canada a besoin alors que nous entrons dans ce siècle nouveau et voué aux incertitudes.
Je suis très fier que Wilfrid Laurier soit aux côtés du bras robotique Canadarm2 et du manipulateur agile spécialisé Dextre sur notre nouveau billet de 5 $, mais cela me rend tout aussi impatient de découvrir la technologie qui sera mise de l’avant dans 10 ans… et dans 20 ans. Ces nouvelles idées et les emplois bien rémunérés qui en découlent sont très importants pour notre croissance future.
J’ai une foi inébranlable en la capacité de la Saskatchewan à demeurer un chef de file novateur en matière de sciences et de technologies, tout autant, à vrai dire, que pour tout autre projet dans lequel vous vous lancerez. C’est une province de gagnants. Vous avez la Coupe Grey pour le prouver.
Et même s’il n’est pas revenu avec l’autre grande coupe, vous devez certainement tous être très fiers de Dustin Tokarski! De ses premiers jeux dans le sous-sol de la maison de ses parents aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley. Je suis un partisan des Canadiens depuis toujours et les fois où il a été au filet contre les Rangers ont été parmi les moments les plus excitants. Quiconque a séjourné dans cette province ne peut être surpris par le genre de ténacité dont il a fait montre et par l’espoir qu’il a apporté à tout un pays.
Mais revenons à la raison pour laquelle vous m’avez invité ici aujourd’hui. J’ai déjà parlé d’une meilleure éducation et du perfectionnement professionnel, des échanges commerciaux plus libres, des ressources naturelles et de l’environnement, ainsi que de l’innovation.
Le dernier des cinq points que le gouvernement doit rectifier a trait aux investissements dans l’infrastructure. Comme je l’ai déclaré la semaine dernière lors d’une rencontre avec des dirigeants municipaux – à laquelle participaient le maire Fougere et plusieurs de vos conseillers municipaux –, le financement fédéral doit être substantiel, prévisible et durable. Si nous voulons que notre pays soit fort, et composé de quartiers, de villes et de métropoles dont nous pouvons tous être fiers, le gouvernement du Canada doit établir de meilleurs partenariats avec les municipalités.
Et pour cela, il faut tout d’abord corriger les lacunes du nouveau Fonds Chantiers Canada. Les conservateurs se targuent du fait que le montant total de ce nouveau fonds de 10 ans n’a jamais été aussi généreux. Et pourtant… ils ont sabré le financement disponible de près de 90 % dans la première année. L’année dernière, le financement disponible pour les projets d’infrastructure s’élevait à 1,7 milliard de dollars. Cette année, le gouvernement conservateur n’a investi que 210 millions de dollars.
Ce fonds a non seulement été sabré, mais aussi retardé. Cela fait maintenant plus de deux mois que la saison de la construction a commencé. Le nouveau fonds limite les utilisations possibles de l’argent et la manière de l’utiliser. Les municipalités sont forcées d’entrer en concurrence avec les universités, les collèges et d’autres « entités gouvernementales » pour le même groupe de financement, déjà réduit.
Des fonds supplémentaires seront débloqués à l’avenir, mais selon ce que le gouvernement a prévu, vous devrez attendre encore cinq ou six ans avant d’en voir la couleur. Plus de 70 % du financement ne sera débloqué qu’après 2019. Je crois que c’est irresponsable de réduire, de retarder et de dénaturer autant le programme d’infrastructure de base, au moment où nos métropoles et nos villes sont privées de capitaux.
Cela permet peut-être au gouvernement de se rapprocher de l’équilibre budgétaire dans une année électorale, mais ne fait rien pour générer de la croissance économique, stimuler la création d’emplois ou améliorer la qualité de vie des Canadiennes et des Canadiens.
Même s’il est étalé sur 10 ans, le plan du gouvernement n’est pas assez ambitieux. Si nous voulons obtenir des résultats tangibles, nous devons en faire davantage. Davantage pour aider nos villes à bâtir des systèmes d’aqueduc et des réseaux de transport en commun fiables et sécuritaires. Davantage pour aider les gens qui ont du mal à trouver un logement abordable.
Et davantage pour aider nos entrepreneurs et nos agriculteurs à acheminer leurs produits vers leurs clients dans les délais requis. Ralph Goodale a fait preuve d’un immense leadership dans la gestion de la crise des expéditions de céréales de cet hiver, mais c’est une crise qui aurait pu – et aurait dû – être évitée.
Nous devons prendre des mesures positives et constructives pour que ce pays aille de l’avant, en nous concentrant sur les gens, le commerce, la gestion intelligente de nos ressources naturelles, l’innovation et les investissements dans l’infrastructure.
Ce sont certains des domaines d’action fondamentaux que vous verrez dans notre programme électoral. Si nous nous donnons les priorités qui s’imposent dans ces domaines, nous renforcerons la classe moyenne et, en conséquence, toute notre économie.
C’est bien de cela, j’en suis convaincu, que doit traiter la politique : rassembler les Canadiennes et les Canadiens autour d’une vision d’ensemble, leur rappeler ce que nous pouvons accomplir en travaillant ensemble et les inspirer pour bâtir un avenir encore meilleur.
Écoutez, je sais ce que disent les offensives publicitaires. Et je sais que certains cyniques prétendront que toute personne en faveur du dialogue, qui parle de compréhension, d’unité et de compassion, est naïve. Cependant, je demeurerai toujours convaincu que pour prendre les grandes décisions sans se tromper, la persuasion et la bonne volonté sont la voie à suivre.
Et je demeurerai toujours convaincu – parce que les Canadiennes et les Canadiens m’en ont fait la démonstration à maintes reprises – qu’avec un peu d’espoir et beaucoup de travail acharné, il n’y a aucun problème que nous ne puissions résoudre ensemble.
Merci.
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