J’appuie Chrystia Freeland et je crois que vous devriez faire de même
21 novembre 2013
L’envie de rentrer au pays, tout comme celle d’aider un voisin, de faire du bénévolat dans la collectivité, de prêter main-forte à des secours humanitaires ou de servir sa patrie, est très forte. D’ailleurs, bon nombre de Canadiennes et de Canadiens l’ont éprouvée.
J’ai grandi à Vancouver, en Colombie-Britannique, et mes études m’ont conduit en France. Mon travail d’avocat m’a ramené à Toronto, où j’ai fondé une famille. Au début de ma carrière, j’ai passé beaucoup de temps à l’étranger, en particulier en Afrique de l’Ouest. Alors que j’exerçais le droit et que je l’enseignais, j’ai toujours eu le désir de servir les gens au Parlement. La première fois que je me suis présenté, certains pensaient que mon expérience n’était pas adéquate pour représenter la circonscription très diversifiée de Toronto-Centre, mais les électeurs m’ont accordé le privilège de les représenter de 1993 à 2007. Dans un sondage effectué par un journal de la région, les gens m’ont choisi à six reprises comme leur député de Toronto préféré. Ce que certains condamnaient était précisément ce qui était apprécié dans la circonscription.
Mon amie, Chrystia Freeland, est née à Peace River, en Alberta. Ses études supérieures l’ont conduite au Royaume-Uni. Son travail de journaliste l’a menée à Toronto, où elle a fondé une famille. Le but de chaque correspondant à l’étranger (en fait, une exigence de l’emploi) est d’avoir une affectation prolongée. Chrystia a exercé son travail dans toute l’Europe de l’Est et, plus récemment, elle a accepté un poste à New York, dans l’équipe de direction d’une entreprise canadienne respectée.
J’ai appuyé Chrystia alors qu’elle travaillait avec acharnement pour devenir candidate du Parti libéral du Canada dans Toronto-Centre lors de l’élection partielle fédérale qui se déroule en ce moment. À présent, elle se présente comme députée, et je suis certain qu’elle y parviendra. En fait, je suis allé frapper à la porte de mon voisin pour plaider en faveur de son élection.
Fille d’un père agriculteur de troisième génération et d’une mère immigrante, l’excellence dont Chrystia a fait preuve depuis le début de ses études lui a valu une bourse Rhodes et sa ténacité professionnelle lui a permis d’avoir une brillante carrière en journalisme. Je trouve que l’écriture de Chrystia — qui est connue de beaucoup de lecteurs — est réfléchie dans sa façon de commenter la politique sociale et perspicace dans son analyse de l’économie. Sans utiliser le discours dépassé et conflictuel de la guerre des classes, son dernier livre a sonné l’alarme sur l’écart qui existe entre les revenus, une tendance à la fois inquiétante et croissante dans notre société.
J’admets avoir un parti pris, mais je pense qu’elle est encore plus incroyable en personne.
Chrystia est infatigable et elle sait écouter comme nulle autre. Je l’ai vue tisser des liens personnels avec les différentes communautés du centre-ville de Toronto et ne pas lâcher prise dans des discussions politiques ardues. En écoutant ses questions, ses réponses et ses idées, il est agréable de constater qu’elle ne pratique pas la langue de bois. On comprend facilement pourquoi Justin Trudeau lui a demandé de faire partie de son équipe de conseillers économiques.
Certains critiques arguent qu’à cause de son parcours, elle est incapable de représenter notre circonscription si particulière, mais selon moi, seule une personne qui ne connaît pas Chrystia peut dire une chose pareille. Cela démontre également un manque de respect à l’égard de l’électorat de cette circonscription qui est très bien informé et qui est à la recherche de quelqu’un qui saura les représenter d’une nouvelle façon à Ottawa.
Lorsque je suis entré dans la vie politique, j’avais une vision romantique qui perdure encore aujourd’hui : je veux que notre Chambre des communes attire les Canadiennes et les Canadiens les plus talentueux, je veux que les élus s’engagent dans un débat de principe sur ce qui est le mieux pour l’ensemble du pays, et je veux que le Canada soit une voix réfléchie sur la scène internationale. Toronto-Centre a comme tradition d’envoyer à Ottawa des représentants dont les réalisations sont nombreuses (nommons Donald Macdonald et Bob Rae, pour n’en citer que deux) et qui sont en mesure d’assumer des responsabilités nationales.
Dans mon dernier discours à la Chambre des communes, j’ai exprimé une préoccupation au sujet du ton, source de discorde, que commençaient à avoir certains débats. Depuis lors, les choses n’ont fait qu’empirer. Je vois en Chrystia Freeland la voix rafraîchissante et rassembleuse de la prochaine génération. Quelqu’un qui n’a pas peur d’écouter ni de regarder à l’extérieur de nos frontières pour trouver des solutions aux défis auxquels nous sommes tous confrontés.
Selon moi, c’est Chrystia Freeland qui représentera le mieux les intérêts de notre circonscription en tant que députée et future ministre à la table du cabinet. Je crois que Chrystia est la meilleure porte-parole qui soit, tant ici qu’à l’étranger, du Canada auquel je crois.
Bill Graham
Ancien député de Toronto—Centre et chef intérimaire du Parti libéral du Canada