La médiocrité de notre bilan économique est inacceptable pour le Canada
12 novembre 2013
Aujourd’hui les conservateurs avaient l’occasion de changer leur stratégie et de finalement tenter de répondre aux sérieux défis auxquels font face les Canadiennes et les Canadiens de la classe moyenne. Ils auraient pu choisir d’utiliser la mise à jour économique de l’automne pour reconnaître les niveaux record d’endettement des ménages et le manque d’opportunités économiques pour les jeunes Canadiens.
Au contraire, depuis les huit dernières années, Stephen Harper n’a réussi qu’à démolir la santé financière du Canada et miner notre capacité à répondre aux besoins de la classe moyenne.
Sous M. Harper, les dépenses du gouvernement fédéral ont atteint un niveau record, s’élevant à plus de 280 milliards de dollars par année. M. Harper a accusé six déficits d’affilée, ajoutant quelque 160 milliards de dollars à la dette fédérale et portant celle-ci à un sommet sans précédent, soit plus de 620 milliards de dollars.
Le ratio de la dette au PIB ne s’est pas amélioré depuis l’entrée au pouvoir de M. Harper il y a près de huit ans, même si la récession (la cause de tous les maux, selon lui) a pris fin il y a quatre ans. Récemment, le premier ministre a reporté à 2021 toute amélioration significative de ce ratio.
Parmi les dépenses que M. Harper a augmentées se trouvent celles liées aux publicités grossièrement trompeuses du gouvernement, par exemple toutes ces exaspérantes annonces sur le Plan d’action économique qui passent à la télévision. En effet, 30 secondes de publicité coûtent près de 100 000 $ aux contribuables!
M. Harper vante aussi beaucoup la subvention pour l’emploi mentionnée dans le dernier budget fédéral. Il aimerait vous faire croire qu’il a en place un plan crédible favorisant l’emploi et la formation. Le seul problème, c’est que le programme annoncé n’existe pas, car il ne relève pas de la compétence fédérale. Le gouvernement fédéral n’accorde pas un sou d’argent frais à l’emploi. Un tel programme devrait être négocié avec les provinces, et celles-ci l’ont toutes rejeté. Autrement dit, le programme et la campagne publicitaire ne sont qu’escroqueries.
M. Harper a également accru les dépenses liées à son appareil politique. Par exemple, le budget de son cabinet a augmenté de plus de 7 %, tandis que les programmes et services offerts aux anciens combattants et aux soldats blessés subissent des compressions de plus de 20 %.
Par ailleurs, M. Harper aime bien faire croire qu’il n’augmente pas les impôts. En réalité, il a alourdi le fardeau fiscal fédéral net des Canadiens par la voie de chacun de ses quatre derniers budgets. Il emploie des douzaines de manœuvres sournoises, en espérant que personne ne le remarquera, par exemple en imposant une nouvelle taxe fédérale sur les frais de stationnement des hôpitaux et en percevant auprès des coopératives de crédit 75 millions de dollars de plus par année en impôts sur le revenu.
Il importe de signaler d’autres très fortes hausses d’impôts : les 3,6 milliards de dollars ponctionnés auprès des employeurs et des employés au cours des trois dernières années par suite du relèvement des cotisations à l’assurance emploi, les 333 millions de dollars par an résultant de l’augmentation des tarifs douaniers sur les biens de consommation et les 550 millions de dollars par an prélevés sous forme d’impôts auprès des propriétaires de petites entreprises.
La plupart de ces nouvelles hausses de taxes imposées par les conservateurs frappent durement la classe moyenne et tous ceux qui travaillent fort pour atteindre ce rang. Mais M. Harper reste insensible à leurs besoins.
Enfin, il y a la question cruciale de la croissance économique. L’économie stagne depuis que Stephen Harper est au pouvoir. Comme on l’a déjà mentionné, la récession s’est terminée il y a plus de quatre ans, mais le Canada continue de connaître une croissance économique lente et anémique, prenant du retard sur un certain nombre de pays de l’OCDE auxquels nous devons faire concurrence. M. Harper affiche le pire bilan économique de tous les premiers ministres depuis R.B. Bennett. Et il n’a mis aucun plan en place pour améliorer les choses.
Un bilan aussi médiocre est inacceptable pour le Canada.
Ralph Goodale, député
Chef adjoint du Parti libéral du Canada