Le Canada doit mener la charge dans la lutte engagée mondialement pour mettre un terme à la violence contre les femmes – et non pas faire marche arrière
14 juin 2013
Les Canadiens s’attendent à ce que leur gouvernement soit un chef de file sur la scène internationale et défende fièrement les valeurs canadiennes et non pas à ce qu’il fasse obstacle au progrès. Présider les négociations sur la résolution du Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur l’élimination de la violence contre les femmes offre au Canada l’occasion d’exprimer ses convictions profondément enracinées concernant la défense des droits de la personne et de mobiliser les États et la société civile pour qu’ensemble, ils puissent définir des mesures progressistes afin de protéger les femmes et les filles contre la violence.
Par le passé, les Canadiens ont été fiers des interventions du Canada au Conseil des droits de l’homme. Toutefois, cette année, les conservateurs ont abandonné notre rôle de chef de file dans un domaine de plus aux Nations Unies en défendant une approche régressive et dommageable à propos de la résolution annuelle sur la violence contre les femmes. De plus, le Canada n’a pas traité la question de la santé et des droits sexuels et reproductifs avec toute la considération constructive et le respect qu’elle mérite. Le gouvernement a utilisé le fait qu’il préside les négociations pour empêcher toute référence explicite aux services de santé sexuelle et reproductive qui sont essentiels pour les femmes qui survivent à des violences, confirmant ainsi le refus des conservateurs de reconnaître le lien entre santé sexuelle et reproductive, droits sexuels et reproductifs, et violence sexuelle. Comme beaucoup l’ont noté, refuser d’inclure un ensemble de services qui sont essentiels pour les femmes qui ont survécu à des violences sexuelles attente gravement aux droits des femmes et met en danger la santé et le bien-être de ces survivantes.
On trouve dans les discours du ministre Baird de nombreuses références à la protection et à la promotion des droits des femmes et des filles. Alors, pourquoi a-t-il donné l’ordre à la délégation canadienne à l’ONU de rejeter des propositions clés concernant la prévention de la violence sexuelle et comprenant des références aux droits reproductifs et à l’égalité des sexes?
Les libéraux sont fermement convaincus que le gouvernement canadien doit jouer un rôle de premier plan pour faire valoir les droits des femmes et des filles, et cela comprend la défense de leur santé et de leurs droits sexuels et reproductifs. Nous devons favoriser l’adoption de normes internationales exigeantes et non pas nous désengager d’ententes internationales dont nous sommes partie prenante comme la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. L’adoption du texte des conservateurs dans la résolution du Conseil des droits de l’homme sur l’élimination de la violence contre les femmes a démontré que l’on ne peut plus compter sur le Canada pour jouer un rôle de premier plan en faveur des droits des femmes à l’ONU ni pour mener la lutte visant à instaurer des mesures concrètes qui offrent aux femmes ayant survécu à des violences sexuelles le soutien et les services dont elles ont besoin d’urgence. Les États-Unis ont protesté contre l’omission de dispositions précises en faveur de ces survivantes, et le Brésil, représentant une coalition de dix-neuf pays, y compris de nombreux États nordiques, s’est dit consterné de voir que la résolution ne réaffirmait pas les engagements adoptés il y a près de vingt ans à la Conférence mondiale sur les femmes tenue à Beijing.
Les conservateurs doivent abandonner leurs points de vue régressifs et défendre l’inclusion de services essentiels de santé sexuelle et reproductive pour les femmes qui ont survécu à des violences sexuelles, notamment la contraception d’urgence, l’avortement sécuritaire et le dépistage des infections sexuellement transmissibles. Nous le devons à nos femmes et à nos filles.
Bob Rae
Porte-parole libéral en matière d’affaires étrangères