Le Canada peut et doit faire mieux
15 septembre 2015
Depuis la Somalie, où j’ai passé la première partie de ma vie, le Canada était pour moi une lueur d’espoir. Arrivé ici comme réfugié en 1993, j’ai été accueilli à bras ouverts, et le Canada n’a pas été seulement un pays où j’ai trouvé la sécurité, il est vite devenu mon foyer. Malheureusement, ces dix dernières années, notre pays a fait fausse route, et le Canada est lentement devenu autre que le pays bienveillant où jʼai un jour atterri.
En arrivant au Canada, je me suis vite impliqué dans le service public et jʼai fait du bénévolat pour différentes causes communautaires. En 2002, jʼai co-fondé le Regent Park Community Council et jʼai contribué au projet de revitalisation de Regent Park. Toujours dans le cadre de ma contribution au développement de ma ville, j’ai donné de mon temps à la Toronto City Summit Alliance. Lorsque les élections ont été déclenchées, jʼai décidé de me porter candidat dans York-Sud—Weston. Je suis père de deux garçons, âgés de 6 ans et de 18 mois, et les images dʼenfants qui, ici ou à l’étranger, sont en difficulté ou cherchent un peu d’aide de la part de leur gouvernement sont le moteur de ma détermination.
Mon parcours est ce qui me pousse à me lancer en politique : de réfugié occupant un logement social, je suis, aujourdʼhui, un avocat qui prend la défense de toutes les Canadiennes et de tous les Canadiens. Le Canada que jʼai connu en 1990 accueillait généreusement les réfugiés et les nouveaux immigrants, sʼefforçant de garantir lʼégalité des chances pour toutes et tous. Ce qui est extraordinaire, c’est que les réfugiés redonnent tant à notre pays, sont reconnaissants des occasions dʼavancer qui leur ont été offertes et adoptent l’esprit d’ouverture du Canada et sa protection des minorités.
Sous Stephen Harper, notre pays a connu dix années de déclin généralisé. Nous avons un gouvernement qui ne respecte ni nos tribunaux ni la Charte canadienne des droits et libertés; un gouvernement injuste envers les nouveaux Canadiens, et pour dire les choses comme elles sont, un gouvernement qui manque de compassion. En tant que président du Canadian Somali Congress, j’ai travaillé sans relâche pour que le Canada fasse plus pour les personnes les plus vulnérables partout dans le monde. Ces dix dernières années, j’ai constaté non seulement une diminution du nombre de réfugiés acceptés par le Canada, mais une détérioration de la manière dont nous les traitons.
Les chances qui ont été les miennes et celles de beaucoup d’autres qui, comme moi, se sont établis au Canada, continuent de devenir plus rares. Nous avons vu le gouvernement Harper prendre des mesures mesquines, notamment en refusant aux réfugiés le droit à une couverture médicale. Nos cours fédérales ont invalidé cette politique à l’encontre des réfugiés, la qualifiant de « traitement cruel et inusité » qui « choque la conscience et porte atteinte à la dignité humaine ». Malgré cela, nous n’avons constaté aucun changement, sinon un déclin plus accentué de la compassion de ce Canada que j’ai appris à aimer et que je voudrais servir.
Les conservateurs de M. Harper vous diront qu’ils ont fait plus que leur part pour les réfugiés, mais c’est faux. Si l’on se fie aux chiffres de 2012 du Conseil canadien pour les réfugiés, le Canada se situe au 33e rang pour le nombre de réfugiés acceptés par habitant.
En tant qu’activiste communautaire, j’ai déjà témoigné devant un comité de la Chambre des communes chargé dʼétudier un amendement à la Loi sur lʼimmigration et la protection des réfugiés. Aujourd’hui, comme candidat, je mʼoppose à la législation des conservateurs de M. Harper sur la citoyenneté, car outre les dispositions relatives aux Canadiens dépossédés de leur citoyenneté qui sont maintenues, elle crée des divisions et dévalorise la citoyenneté canadienne en instaurant deux classes de citoyens. Je suis fier d’être parmi les candidats d’un parti politique qui, en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés, garantira les droits fondamentaux de toutes les Canadiennes et de tous les Canadiens.
Il est temps de redonner au Canada le respect dont il jouissait sur la scène internationale, tout en nous assurant de traiter nos concitoyennes et concitoyens avec dignité et considération. Il est temps que nous mettions un terme à la décennie d’échecs des conservateurs et que nous restaurions lʼéquité du système dʼimmigration et dʼaccueil des réfugiés du Canada. Comme réfugié qui a trouvé une vie meilleure au Canada, j’espère que nous pourrons à nouveau offrir les chances qui ont été les miennes aux personnes qui frappent à nos portes. Le Canada peut et doit faire mieux.
Candidat libéral dans York South–Weston
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