Le discours de Justin Trudeau présenté au congrès de la Fédération canadienne des municipalités
10 juin 2015
Bonjour à tous!
Merci, Clark, pour vos cordiaux mots de présentation. Je suis vraiment ravi d’être de retour à Edmonton.
J’ai eu la chance de visiter Edmonton à plusieurs reprises depuis que je suis chef du Parti libéral du Canada. Et c’est toujours un plaisir pour moi d’être ici. Et comme il s’agit de ma première visite depuis les élections provinciales, j’aimerais de nouveau féliciter la première ministre Notley de sa récente victoire. Elle et son équipe ont mené une campagne solide et positive. Une campagne qui n’a pas pris un seul bulletin de vote, ou un seul électeur, comme acquis d’avance. Et la population de l’Alberta y a été sensible.
En ce moment, comme vous le savez tous, je travaille fort dans cette même optique. J’espère avoir la chance, comme premier ministre, de travailler avec des dirigeants comme la première ministre Notley. D’ailleurs, je m’estimerais tout aussi chanceux de pouvoir collaborer plus étroitement avec le maire Iveson et d’autres dirigeants municipaux comme lui. Des dirigeants comme vous, à travers tout le Canada.
Et s’il y a un seul point que j’aimerais que vous n’oubliiez pas de mon allocution d’aujourd’hui, c’est celui-ci : il est possible de redonner aux villes et aux communautés canadiennes.
-Justin Trudeau
Je dis cela parce que je suis profondément convaincu que nous n’irons pas très loin dans la promotion des intérêts des communautés d’aujourd’hui et du Canada de demain si nous ne rétablissons pas ces précieuses relations. En ce qui me concerne, cela commence en respectant l’expérience, l’expertise, et le leadership, présents ici-même, dans cette salle.
Nous ne devons certes pas oublier que cette idée n’a rien de nouveau. C’est l’approche qu’avait préconisée Paul Martin en 2002, lorsqu’il s’était adressé à votre Fédération et avait plaidé en faveur d’un « Nouveau pacte » pour les municipalités et les communautés canadiennes, en confirmant la place qui leur revenait à la table nationale des décisions.
Quand, en 2004, M. Martin est revenu à cet événement, au début de sa première année comme premier ministre, il avait déjà commencé à faire de ce Nouveau pacte une réalité. Son premier geste fut d’accorder un remboursement intégral de la TPS aux gouvernements municipaux. Aussi, dans le budget qui a suivi cette allocution de 2004, le gouvernement libéral a introduit le transfert de la taxe fédérale sur l’essence, une source de financement qui procure à ce jour plus de deux milliards de dollars par année aux communautés partout au Canada.
Mais nous voici une décennie plus tard, et le constat est clair : il y a encore tant de choses à faire.
Ces initiatives libérales ont été un important premier pas dans la correction du déséquilibre budgétaire touchant les villes, mais, de nos jours, nos municipalités ne disposent toujours pas des moyens nécessaires pour offrir les services auxquels s’attendent les citoyens. Et notre économie en subit les conséquences. Les municipalités offrent plus de 60 pour cent de tous les services aux citoyens, mais elles ne perçoivent qu’entre 8 et 12 sous sur chaque dollar de recettes fiscales.
Et en matière d’infrastructures, bien que le gouvernement fédéral dispose d’environ la moitié de la capacité fiscale de tous les ordres de gouvernement, il ne fait que 12 pour cent de tous les investissements dans les infrastructures.
Cette situation n’est pas viable, et elle n’est pas juste.
Nos communautés ont besoin de plus de soutien. C’est ce que me dit à chaque fois le personnel responsable du développement économique des municipalités que je rencontre.
Ces personnes ne sont pas à court d’excellentes idées, mais nous ne réussissons pas à doter nos villes et nos municipalités des infrastructures dont elles ont besoin pour attirer de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois. Il est temps de conclure une nouvelle entente entre nos municipalités, nos provinces et le gouvernement fédéral. Il est temps de proposer une nouvelle source de recettes, affectée à une fin particulière et proposée aux gouvernements locaux.
Même si le financement ponctuel peut être logique – comme dans le cas des investissements en infrastructures du Fonds Canada 150 – nous devons nous assurer que ces fonds aident véritablement nos communautés, et pas juste les chances de réélection du gouvernement actuel. Cela veut dire qu’il faut établir des délais raisonnables, pour accorder suffisamment de temps aux communautés d’examiner leurs besoins, projets et propositions, et rallier un soutien local. Et cela signifie assurément d’entamer des discussions longtemps à l’avance en ce qui concerne les échéances connues. Aucune province de notre confédération ne devrait se voir refuser sa juste part des fonds disponibles, tout simplement parce qu’Ottawa fait des pieds et des mains pour des annonces préélectorales.
En ce moment, M. Harper, ses ministres et ses candidats qui briguent les suffrages dans vos villes vous diront que les investissements actuels suffisent à répondre aux besoins de vos communautés. Même les tout nouveaux dirigeants municipaux présents dans cette salle savent que cela n’est pas vrai.
Bien loin d’accorder aux communautés ce dont elles ont besoin, les investissements prévus dans le Nouveau Plan Chantiers Canada des conservateurs ont en fait été réduits de 90 pour cent, cette année et l’année précédente.
Avec les conservateurs au pouvoir, le financement fédéral consacré aux infrastructures ne reviendra pas au niveau de 2013 avant la prochaine année électorale, à savoir, en 2019.
Le manque de rigueur du Nouveau Plan Chantiers Canada, dans la manière dont il a été conçu, annoncé et mis en œuvre, aurait pu être évité.
Tout est une question de relations respectueuses et productives.
Tout ce que le gouvernement de M. Harper avait à faire, c’était d’accepter la proposition de la FCM de se rencontrer pour discuter de la manière de mieux concevoir et mettre en œuvre le nouveau plan de financement.
Cela fait deux ans que je suis à la tête du Parti libéral, et j’ai visité près de 200 villes et communautés partout au Canada. Sachez que les dirigeants municipaux que j’ai rencontrés n’ont pas été gênés de donner leur avis et leurs conseils.
Quand nous prenons le temps d’être à l’écoute, de bonnes choses peuvent se produire.
L’année dernière, j’ai félicité le premier ministre de sa décision d’indexer sur l’inflation le transfert de la taxe sur l’essence. Cette année, j’ai été ravi de le voir s’engager à augmenter les investissements fédéraux dans les transports en commun. Faire preuve de leadership ne se limite certes pas à annoncer de nouveaux investissements, même des investissements qui sont tout à fait judicieux pour nos villes et nos communautés.
En tant que dirigeants, vous devez consacrer du temps à ce qui est important. C’est la raison pour laquelle je me suis fait un devoir de me rendre dans un si grand nombre de communautés canadiennes, et de rencontrer des dirigeants comme vous.
C’est pour cette même raison que cela fait trois ans de suite que je suis présent ici, au Congrès annuel, en tant que chef du Parti libéral.
Et c’est encore pour cette raison que je serai aussi présent l’année prochaine.
Même si je suis premier ministre. Surtout si je suis premier ministre.
En tant que dirigeants municipaux, vous ne devriez pas avoir à attendre six mois ou un an avant que vos préoccupations ne soient entendues par vos partenaires fédéraux. C’est la raison pour laquelle je m’engage à organiser régulièrement des rencontres avec les dirigeants municipaux. Et je suis vraiment ravi de diriger une équipe qui se consacre à veiller à ce que, chaque jour, vos communautés aient voix au chapitre à Ottawa.
Cette équipe compte notamment le conseiller municipal d’Edmonton Amarjeet Sohi.
Le conseiller régional de Halifax Darren Fisher.
La conseillère municipale de Pickering Jennifer O’Connell.
Et l’ancienne mairesse de Vancouver-Ouest Pamela Goldsmith-Jones.
Ainsi que Dan Vandal, un ancien conseiller municipal de Winnipeg.
Et Louis Browne, un ancien membre du conseil municipal de Regina.
Et, bien entendu, l’ancien conseiller municipal de Toronto, qui est aussi l’actuel député de Trinity-Spadina, Adam Vaughan.
Et vous reconnaîtrez tous l’une de nos futures candidates, Karen Lebovici, ancienne présidente de la FCM, qui brigue l’investiture ici dans Edmonton-Ouest.
Et les noms que je viens de citer ne sont que les noms des candidates et candidats qui sont présents, ici, à nos côtés aujourd’hui. Plusieurs dizaines de candidates et candidats qui représentent cette année le Parti libéral sont des politiciens municipaux. Nous avons la chance de pouvoir compter, au sein de notre équipe, un si grand nombre de maires et de conseillers de talent, en plus de dirigeants municipaux accomplis à l’instar de l’ancien chef de police de Toronto Bill Blair. Je me serais mal senti à l’idée de les voir passer du municipal à la sphère fédérale si je n’avais pas été convaincu qu’aujourd’hui, plus que jamais, les communautés au Canada ont besoin de leaders locaux solides et expérimentés, et ce à tous les niveaux de gouvernement.
Nous devons nous assurer que les besoins locaux sont pris en compte, que les priorités locales sont mises en œuvre et que le gouvernement fédéral fait face à ses responsabilités, financières et autres.
L’année dernière, j’ai dit que le succès de nos communautés passe par un financement des infrastructures substantiel, prévisible et durable.Substantiel, parce que les municipalités ont des sources de revenus limitées. L’impôt foncier, les frais d’aménagement et les frais d’utilisation que vous percevez financent les opérations, pas les projets d’immobilisation. Plus les gouvernements provincial et fédéral vous aident avec le capital, plus vous disposez d’une marge de manœuvre pour boucler vos budgets de fonctionnement et pour livrer les choses essentielles comme les services d’urgence et les travaux de voirie.
Le financement doit aussi être prévisible pour que vous puissiez financer les projets existants et planifier les travaux futurs. Un financement stable procure une source de revenus sur laquelle vous pouvez emprunter – et le moment est venu de le faire, alors que les taux d’intérêt sont bas et la confiance des investisseurs dans nos municipalités haute. Enfin, le financement doit être durable. Parce que vous ne pouvez pas préparer un budget réaliste ou élaborer un plan à long terme si vous n’avez pas un partenaire qui veut et peut vous apporter le financement dont vous avez besoin. Aujourd’hui et sur le long terme.
Ces principes n’ont pas changé. Un financement substantiel, stable et prévisible pour les infrastructures est au cœur des décisions que nous avons prises au cours de la dernière année et vous retrouverez notre engagement à cet égard dans notre programme électoral cet automne.
Vous constaterez que nous accordons une place importante à la notion d’équité.
À mes yeux, faire preuve d’équité, c’est faire en sorte que la classe moyenne canadienne ainsi que et celles et ceux qui travaillent fort pour en faire partie ont une chance réelle et équitable de réussir. C’est donner de nouveau aux Canadiens les mêmes possibilités que celles que nos parents et nos grands-parents nous ont données à force de travail acharné. Nous accordons à cette notion d’équité une place prépondérante dans notre plan.
Nous avons proposé une nouvelle Allocation canadienne aux enfants qui aidera un plus grand nombre de familles à assumer les coûts élevés associés à l’éducation de leurs enfants.
Ce plan nous permettra d’en faire plus pour les personnes qui en ont besoin, et d’en faire moins pour celles qui n’en ont pas besoin. Et nous accorderons aux Canadiens de la classe moyenne de véritables allégements fiscaux, en demandant aux Canadiens les mieux nantis, ceux qui gagnent plus de 200 000 $ par an, d’en faire un petit peu plus.
Nous proposons ces changements, parce que nous sommes convaincus qu’il est dans le plus grand intérêt de tous les Canadiens de rétablir l’équité et de réduire les inégalités. Quand notre classe moyenne a plus d’argent dans ses poches pour épargner, investir, et stimuler l’économie, nous en profitons tous. Quand notre classe moyenne va bien, nos communautés, elles aussi, vont bien.
Cet engagement en matière d’équité ne se limite, certes pas, aux familles canadiennes. Les villes et les communautés qui sont les nôtres ont, elles aussi, droit à leur part d’équité. Elles méritent qu’on leur offre un programme pour stimuler notre économie, créer des emplois et améliorer la qualité de vie des Canadiens.Voilà comment nous entendons redonner aux villes et aux communautés.
J’aimerais vous dire en quoi consistera notre programme électoral sur le plan des infrastructures. Il y a quatre domaines pour lesquels nous sommes convaincus que des investissements stratégiques peuvent faire une véritable différence.
Premièrement : le logement abordable.
L’un des domaines les plus importants, parce qu’il concerne directement notre chez-soi et notre appartenance, c’est le caractère abordable du logement. De nos jours, les Canadiens dans tout le spectre économique constatent une pénurie des logements abordables.
D’après VanCity Credit Union, une crise majeure de la main-d’œuvre attend la région du Grand Vancouver au cours des 10 prochaines années, et les logements ne seront plus abordables pour les habitants travaillant dans 85 des 88 emplois en demande. Dans les centres urbains et dans les petites villes, les Canadiennes et les Canadiens qui n’ont pas les moyens d’acheter continueront de mettre de la pression sur un marché de logements locatifs déjà affaibli. Et pour ceux qui dépendent des logements subventionnés pour joindre les deux bouts, le problème est encore plus grand, en raison des engagements de financement fédéraux et provinciaux qui viennent à échéance, certains dans quelques années à peine.
Nous sommes aussi préoccupés que vous par le plan du gouvernement d’éliminer les subventions de loyer indexé sur le revenu pour les personnes qui vivent dans des coopératives d’habitation. Ici en Alberta, plus d’un millier de familles dépendent de ces subventions et si le financement n’est pas rétabli, beaucoup de résidents, comme les personnes âgées vivant de revenus fixes, risqueront de se retrouver sans abri.
Un gouvernement libéral ne laissera pas une pareille chose arriver.
Notre programme électoral contiendra des mesures visant à encourager la construction de nouveaux logements locatifs abordables dans ce but.
Il mettra en exergue notre conception du rôle renouvelé du fédéral dans le domaine du logement. Il prévoira des investissements dans des programmes novateurs pour les logements avec services de soutien, en plus d’un nouveau financement prévisible et durable pour le logement abordable.
Deuxièmement, les transports en commun et les transports.
Nous étudierons aussi des manières d’améliorer et d’étendre les investissements consacrés aux transports en commun et aux transports. Notre bien-être économique est tributaire de notre capacité à assurer de manière fiable le déplacement des biens et des personnes. Si nous ne parvenons pas à relever ce défi, nous ne serons pas à la hauteur de la population canadienne. Cela est particulièrement vrai dans nos grandes villes, où le manque de moyens de transports en commun appropriés et l’aggravation des embouteillages nuisent à notre productivité. Dans la région du Grand Toronto, par exemple, cette perte de productivité se chiffrerait chaque année à plus de six milliards de dollars.
Ou, il y va de plus que la perte de productivité. L’habilité même de nos villes est menacée quand nos concitoyens n’ont pas des moyens de transports accessibles et abordables pour aller là où ils doivent se rendre au quotidien.
Bien sûr, le transport en commun coûte très cher, vous le savez. Les coûts des projets de transport en commun dépassent, presque toujours, la capacité des municipalités de les financer seules. C’est pourquoi vous avez besoin des partenaires provincial et fédéral à la table.
Un gouvernement libéral réparera la relation fragilisée entre les municipalités et le gouvernement fédéral. Nous investirons plus d’argent dans le transport en commun et les transports.
Les conservateurs ont annoncé un plan qui semblait être accessible à tous. En fait, comme nous avons pu le constater, leur plan est trop vaste pour les petites villes, trop petit pour les villes grandes et moyennes. Ceux et celles qui pensaient que ce plan profiterait à leurs villes ont appris le contraire aujourd’hui.
Le gouvernement fédéral doit cesser de dresser les villes les unes contre les autres. Il est temps de redonner aux villes.
Nous proposerons aussi des façons nouvelles et novatrices de mobiliser d’autres sources de capitaux, comme des fonds de pension. Nous permettrons aux municipalités de plus facilement mettre en place des chantiers en supprimant l’exigence selon laquelle quasiment chaque projet doit passer par une sévère présélection P3, un processus qui, trop souvent, aboutit à la prise de décisions fédérales unilatérales. Et nous veillerons à ce que les investissements vous parviennent quand vous en avez besoin, et non pas quand il est politiquement commode pour le gouvernement fédéral de le faire.
Et, troisièmement, parlons de choses qui ne peuvent pas attendre… les changements climatiques.
Lorsque j’ai réagi au dépôt du dernier budget fédéral à la Chambre des communes, j’ai mentionné que la question des changements climatiques n’était mentionnée nulle part dans le budget, pas une seule fois dans plus de 500 pages. J’ai tourné cela à la plaisanterie en disant qu’on pourrait croire que cela s’était produit en fait avant que quelqu’un n’ait songé à y penser.
Bien entendu, nous savons tous que les changements climatiques sont une réalité. La question ne se pose plus. Et tout particulièrement au Canada.
Nous en constatons déjà les effets, qu’il s’agisse de sécheresse ou d’érosion littorale, de tempêtes de verglas ou de feux de forêt. Ici, en Alberta, au cours seulement des cinq dernières années, nous avons été témoins de destruction d’une ampleur quasiment sans précédent. Les inondations de 2013 ont été la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l’histoire du Canada. Les pertes financières ont atteint cinq milliards de dollars, dont près de deux milliards de dollars versés par les compagnies d’assurance. Les gigantesques feux de forêt survenus en 2011 près de Slave Lake ont coûté plus de 700 millions de dollars. Cette même année, la tempête de vent qui a frappé Calgary s’est chiffrée à près de 200 millions de dollars. Et l’année devant, un demi-milliard de dollars en dégâts assurables à la suite de la tempête de grêle qui s’était abattue sur Calgary.
Avec chaque année qui passe, une chose devient de plus en plus évidente : la majeure partie des infrastructures dont nous disposons aujourd’hui ont été construites pour un climat qui n’existe plus.
Et les conséquences économiques de ces changements ne feront que se faire davantage sentir à l’avenir.
S’adapter aux changements climatiques est une proposition coûteuse. Nous savons, par exemple, que protéger la rivière Don à Toronto contre de futures inondations coûtera un milliard de dollars. Mais ne rien faire nous coûtera cinq fois plus. De même, les experts qui se penchent sur les moyens pour lutter contre les inondations ici en Alberta demandent qu’on construise des bermes et des rocades qui pourraient coûter presque un milliard de dollars. Malheureusement, nous savons que le coût de l’inaction est beaucoup, beaucoup plus élevé.
Quand il s’agit de s’adapter aux changements climatiques, il existe un lien direct entre l’état de préparation et la résilience. Si nous ne faisons pas une priorité de bâtir des communautés plus résilientes, nous allons faire courir des risques à nos concitoyens ainsi qu’à notre environnement et à notre économie.
Ces défis exigent une réponse concertée et un gouvernement libéral fournira cette réponse.
Nous travaillerons avec les provinces, les territoires et les municipalités pour développer un plan d’action global qui nous permettra de mieux nous préparer aux urgences météorologiques et d’y répondre. Qu’il en résulte un renforcement des infrastructures clés, comme les barrages ou les lignes de transport de l’électricité, ou la reconstruction de chemins d’accès essentiels loin des plaines inondables ou des autres zones à risques, chaque journée que nous négligeons cet enjeu est une autre occasion manquée. En d’autres mots, si nous ne faisons pas de l’adaptation au changement climatique une priorité, nous mettons à risque nos citoyennes et nos citoyens, notre environnement et notre économie.
Le temps est venu de bâtir des communautés plus fortes et plus résilientes, d’investir dans des emplois de qualité et bien rémunérés, et de nous assurer que nous serons prêts à faire face à n’importe quel défi qui nous attend.
En tant que dirigeants municipaux, vous constatez déjà les effets dévastateurs qu’ont les changements climatiques sur vos communautés.
Il est temps que vous ayez un partenaire à Ottawa disposé à A) reconnaître l’existence du problème, et B) à sérieusement se préparer, aujourd’hui, à faire face aux changements climatiques de demain. D’autres pays s’y attellent déjà. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre.
Quatrièmement, et pour finir : les villes intelligentes.
Pour redonner aux villes et aux communautés, nous devrons porter un intérêt renouvelé aux besoins particuliers de nos zones urbaines, qui accueillent à présent 8 Canadiens sur 10.
En particulier, nous devons trouver des moyens d’étendre le réseau des villes intelligentes à l’ensemble du Canada.
Comme vous, les libéraux sont conscients que l’avenir de nos communautés, et par extension, la réussite et la prospérité futures du Canada, repose sur l’adoption et le l’utilisation intelligente des données et de la technologie. Je m’avancerais même à dire, qu’en 2015, il est impossible d’avoir un bon gouvernement sans de bonnes données.
Les organisations couronnées de succès recueillent des données afin de savoir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.
Elles établissent des objectifs, mesurent les progrès, évaluent l’efficacité des programmes, rendent publiquement compte de leurs résultats, et adaptent, reconduisent, annulent ou étendent des programmes en se fondant sur des données factuelles. C’est ce que font les organisations qui réussissent, et c’est ce qu’a cessé de faire le gouvernement fédéral. En compliquant davantage votre travail.
C’est pourquoi, si nous formons le gouvernement, nous rétablirons le formulaire détaillé du recensement. Les communautés partout au Canada auront l’information dont elles ont besoin pour servir de leur mieux leurs résidents.Mais les données ne représentent qu’une partie de l’équation. La prospérité actuelle et future du Canada passe par notre capacité à attirer des ressources humaines et financières des quatre coins du monde. Et pour cela, il nous faut des villes plus intelligentes.
Un gouvernement libéral aidera les municipalités à financer des investissements visant à mieux tirer parti des données et de la technologie. Une meilleure intégration de l’énergie, des transports et des systèmes informatiques aidera les villes à mieux travailler pour les Canadiennes et les Canadiens. Dans les communautés rurales, nous pouvons, et nous devrions, cibler beaucoup plus haut que les objectifs en matière d’accès à large bande actuellement fixés par ce gouvernement.
Et partout au Canada, l’amélioration des technologies sans-fil et numériques peut contribuer à rendre la vie plus facile – et les entreprises plus productives.
Québec est un bel exemple d’une ville qui prend des mesures pour devenir une ville intelligente.La Ville de Québec a su allier innovation et partenariats. Elle puise notamment dans le talent et la créativité qu’on retrouve chez elle, à l’Université Laval. Et elle travaille à développer des solutions novatrices à des enjeux municipaux.
De nombreuses municipalités à travers le pays ont amorcé le virage de la ville intelligente. J’estime que le gouvernement fédéral a un rôle à jouer pour appuyer celles-ci.
Les municipalités ne peuvent pas assumer seules ce fardeau. Le gouvernement fédéral doit être un solide partenaire alors que les municipalités se préparent à l’avenir.Et cette nécessité d’établir un véritable partenariat est le lien qui relie tout ce dont je vous ai parlé aujourd’hui.
Qu’il s’agisse des logements abordables, des transports en commun et des transports, des changements climatiques, des villes intelligentes, ou de la manière dont nous priorisons et finançons nos investissements dans ces domaines – cela nous ramène de nouveau à un nouvel esprit de collaboration. À la qualité des relations et des partenariats qui doivent exister entre tous les ordres de gouvernement.
Et s’il y a un seul point que j’aimerais que vous n’oubliiez pas de mon allocution d’aujourd’hui, c’est celui-ci : il est possible de redonner aux villes et aux communautés canadiennes. Vous savez que nous en avons besoin. Inutile de vous en convaincre.
Je tiens à ce que vous sachiez qu’en ayant le bon partenaire à Ottawa, vous aurez un vrai partenaire à Ottawa.
Un partenaire qui respecte votre expérience, et qui assume ses responsabilités. Un partenaire qui vous aidera à bâtir les infrastructures modernes qui sont nécessaires pour préserver notre qualité de vie, créer plus de bons emplois, stimuler la productivité et faire en sorte que notre économie continue de progresser.
C’est ce dont nous avons besoin pour que nos communautés soient des endroits forts et prospères dans lesquels nous aurons élu domicile.
Mes amis, il est possible de redonner aux villes et aux communautés canadiennes. Je suis impatient de m’atteler à cette tâche.
Merci.