Les conservateurs de M. Harper ont échoué à voir venir les récessions
20 juillet 2015
Les conservateurs de M. Harper diffusent présentement une publicité télévisée sur la crise financière de 2008 et la récession qui en a découlé, déclarant que : « Personne ne l’avait vue venir ». Or aujourd’hui, le Canada est le seul pays du G-7 qui fait face à une récession. Une fois de plus, les conservateurs soutiennent qu’ils ne l’avaient pas vue venir. Les parallèles que l’on peut tracer entre notre économie de 2008 et celle aujourd’hui – ainsi que la réaction de ce gouvernement – sont choquants.
Revenons tout d’abord à l’automne 2008.
À la fin du mois de novembre, les conservateurs déposaient leur mise à jour économique et financière. Ce rapport indiquait qu’aucune récession ne se produirait et prévoyait que le gouvernement atteindrait l’équilibre budgétaire – et ce, malgré le fait que les indicateurs du moment démontraient que le Canada était, depuis déjà deux mois, en pleine récession.
À peine quelques mois plus tard, Stephen Harper concédait l’existence d’une récession qu’il n’avait pas vu venir. À présent, son gouvernement enregistre un déficit de 56 milliards de dollars – le plus important de toute l’histoire du Canada.
Comment un économiste de formation a-t-il pu se tromper à un point tel? M. Harper a déjà dit qu’il ne lisait pas les journaux. C’est sans doute pour cette raison qu’il n’a pas pris connaissance des innombrables gros titres comme ceux-ci :
- Recession in Canada likely, forecaster says (Le Canada en possible récession, selon un analyste financier) (The Vancouver Sun, 24 septembre 2008)
- Recession for Canada in 2009: UBS (Le Canada en récession en 2009 : UBS) (Financial Post, 6 octobre 2008)
- Bank of Canada warns of recession, cuts policy rate (La Banque du Canada met en garde contre les risques de récession, et baisse son taux directeur) (Telegraph-Journal, 22 octobre 2008)
- Canada teeters on brink of recession (Le Canada sur le point de tomber en récession) (Globe and Mail, 24 octobre 2008)
Passons à mai 2015.
Le gouverneur de la Banque du Canada a qualifié d’« épouvantable » la croissance économique au premier trimestre 2015, avant de comparer sa baisse des taux d’intérêt en janvier à une «intervention chirurgicale nécessaire à la survie » du Canada.
M. Harper et ses conservateurs ont-ils constaté cette fois-ci que notre économie était chancelante? Absolument pas. Ils ont plutôt continué à insister sur le fait que le Canada n’était pas en récession, et que l’équilibre budgétaire serait atteint. De plus, Le ministre des Finances conservateur faisait écho à cette position, déclarant à Bloomberg News : « Nous ne sommes pas en récession ».
Pourtant, le Rapport sur la politique monétaire publié par la Banque du Canada en juillet 2015 démontre clairement que le Canada serait entré dans une période de récession économique en janvier dernier. Ce Rapport confirme ce que nous disent de nombreux gros titres :
- Canada flirting with another recession (Le Canada flirte avec une autre récession) (Trail Times, 9 juin 2015)
- Recession concerns from as GDP falls for fourth consecutive month (Risques de récession en raison d’une baisse du PIB pour un quatrième mois consécutif) (Telegraph-Journal, 1er juillet 2015)
- Canada is in recession (Le Canada est en récession) (Ottawa Citizen, 8 juillet 2015)
- Country Teeters on brink of new recession (Le pays sur le point de retomber en récession (The Windsor Star, 11 juillet 2015)
Les économistes et leurs indicateurs peuvent parfois avoir tort et nous induire en erreur. Cependant, les conservateurs de M. Harper semblent se tromper régulièrement.
Oser dire que « personne ne l’avait vue venir » alors que plusieurs experts et mesures laissent entendre autrement, c’est être dans le déni ou le délire.
Est-ce en raison de son incompétence ou de sa mauvaise foi que M. Harper n’a pas vu venir ces récessions? Peu importe la réponse, les Canadiennes et les Canadiens méritent mieux.
Le gouvernement Harper est au pouvoir depuis dix ans, et le temps est venu pour un nouveau leadership et un nouveau plan. Justin Trudeau a un plan pour créer des emplois, stimuler la croissance économique et renforcer la classe moyenne. C’est ça du vrai changement.
L’honorable Scott Brison, C.P., député
Le député pour Kings—Hants