Les libéraux condamnent la non-fiabilité des données de l’Enquête auprès des ménages et demandent au gouvernement de restaurer la version longue du recensement
12 septembre 2013
OTTAWA– La porte-parole libérale en matière d’industrie, petites entreprises et tourisme, Judy Sgro, a envoyé aujourd’hui la lettre suivante au ministre de l’industrie concernant la non-fiabilité des données utilisées par Statistique Canada pour l’Enquête auprès des ménages :
L’honorable James Moore, C.P., député
Ministre de l’Industrie
356, Édifice de la Confédération
Chambre des communes
Ottawa (Ontario) K1A 0A6
Monsieur le Ministre,
Je vous écris pour faire appel à vous en tant que ministre responsable de Statistique Canada.
Comme vous le savez, Statistique Canada a récemment publié les résultats finaux de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM), une première pour le Canada. Au cours des années à venir, ces données seront sûrement utilisées à de nombreux escients. Toutefois, les nombreuses mises en garde et les tout aussi nombreux avertissements émis par Statistique Canada au sujet de la comparabilité de ces données avec celles du formulaire long du dernier recensement sont très inquiétants.
Voici un exemple parmi tant d’autres de la nécessité d’être prudents : à cause d’un trop faible taux de réponse dans certains domaines, Statistique Canada a dû effacer ses données pour des milliers de collectivités. Dans l’Ouest canadien, les données de l’ENM d’un bon tiers des collectivités n’ont pas été publiées. D’importantes communautés, comme celle de Brokenhead au Manitoba, n’existent tout simplement pas dans l’ENM.
Même les données sur le revenu, qui ont été publiées hier, ont été accompagnées d’un avertissement de Statistique Canada dont le porte-parole a déclaré : « L’économie évolue, elle change. Nous devons donc assurer la constance de nos filtres et de nos objectifs. Et la méthodologie, qui fait partie de ce filtre, a changé. »
L’ENM avertit que les données sur les tendances du faible revenu et sur l’inégalité des revenus ne peuvent tout simplement pas être comparées aux données des recensements antérieurs.
Un éditorial publié par le premier ministre Harper en juin 2005 sur l’importance de l’accès à l’information, et qui est souvent cité, semble ici tout à fait pertinent. À ce moment-là, il avait écrit : « L’information est la base de toute démocratie. Sans un accès adéquat aux informations clés sur les politiques et les programmes gouvernementaux, les citoyens et les députés ne peuvent pas prendre de décisions éclairées, et une gouvernance incompétente ou corrompue peut être cachée sous le voile du secret. »
Je crains que l’énorme manque de fiabilité des données fournies par l’ENM, ainsi que l’impossibilité de les comparer aux données des formulaires longs de recensement des dernières décennies, compliquera la tâche des gouvernements, des entreprises et des citoyens quand viendra le temps de prendre des décisions éclairées. Nous ne pouvons plus juger avec précision de la réussite ou de l’échec d’une politique donnée, car nos nouvelles statistiques ne peuvent plus être comparées à celles des recensements précédents.
Malheureusement, ce « voile du secret » coûte aux citoyens canadiens 30 millions de dollars de plus que le formulaire long de recensement. Donc en résumé, cela nous a coûté plus cher, pour avoir moins d’information en retour et en chemin permettre au gouvernement de cacher encore plus facilement son incompétence.
Le manque de volonté de votre gouvernement de faire confiance aux Canadiens et de leur communiquer toutes les données n’a de cesse de nous stupéfier. Compte tenu de la réaction négative écrasante des Canadiennes et des Canadiens, des universités, des chefs d’entreprises, des municipalités et des organismes de bienfaisance, je vous exhorte à changer de cap. Veuillez vous engager à rétablir le formulaire long du recensement afin de bâtir un Canada meilleur, fondé sur des données factuelles.
Cordialement,
L’honorable Judy Sgro, C.P., députée
Porte-parole libérale en matière d’industrie, petites entreprises et tourisme