LETTRE D’OPINION: Une alternative au programme d’assurance-emploi dysfonctionnel des conservateurs
24 septembre 2014
Les Canadiennes et les Canadiens ont besoin d’un plan pour l’emploi et la croissance. Après près d’une décennie de gouvernement conservateur, le chômage persiste toujours à un niveau élevé et la croissance économique est au ralenti. Ces douze derniers mois, seuls 15 000 emplois à temps plein ont été créés au Canada. Voilà pourquoi l’emploi et la croissance sont les priorités du programme libéral.
Depuis que j’ai été élu chef du Parti libéral au printemps 2013, nous avons proposé des solutions pour faire prospérer notre économie et pour donner aux Canadiennes et aux Canadiens une chance réelle et équitable de réussir, à savoir des investissements dans les infrastructures, l’accès aux études supérieures, le renforcement de nos liens commerciaux et la croissance de l’innovation.
En cette rentrée parlementaire automnale, les conservateurs auraient pu offrir un véritable plan pour l’emploi et la croissance, mais ils ne l’ont pas fait.
Au lieu de cela, ils ont proposé un plan d’assurance-emploi qui incite davantage les employeurs à congédier leurs salariés qu’à en embaucher de nouveaux. Des experts ont pu démontrer que ce plan permettrait aux entreprises de bénéficier d’un avantage de plus de 2 000 $ par année chaque fois qu’elles mettraient à pied un salarié, mais de seulement 200 $ pour chaque nouvelle embauche.
Pour bien comprendre ce point, considérons l’exemple apporté par le ministre des Finances lui-même et qui porte sur une entreprise de quatorze employés ayant une masse salariale de 560 000 $. Selon la proposition du gouvernement fédéral, cette entreprise aurait droit à un remboursement de près de 2 200 $. Mais si elle embauchait un nouvel employé, la totalité du crédit d’assurance-emploi des conservateurs serait perdue. Pire encore, considérons une autre entreprise qui dépasse légèrement le seuil arbitraire; celle-ci serait portée à licencier un salarié pour pouvoir recevoir cette somme de 2 200 $.
Selon certains économistes canadiens, la proposition des conservateurs est mal avisée et pourrait « constituer un frein à la croissance ». De plus, « il est peu probable qu’elle ait une incidence sur l’emploi ou les salaires » et pourrait même « constituer une incitation au licenciement de travailleurs et à la compression des salaires. »
Il est encore temps pour les conservateurs de réparer leur erreur.
Nous avons fait une contreproposition qui constitue un véritable plan pour la croissance et la création d’emplois. En effet, nous avons demandé au premier ministre d’offrir aux entreprises une exemption complète du paiement des cotisations à l’assurance-emploi pour chaque emploi qu’elles créent, ce qui se traduirait par un avantage pouvant atteindre près de 1 300 $ par emploi créé.
Avec la somme que les conservateurs ont mise de côté en prévision de leur projet, nous pourrions encourager et récompenser la création de plus de 175 000 emplois à compter de janvier prochain.
Les programmes comme celui-là ont fait leurs preuves; les budgets de 1997 et 1998 du gouvernement fédéral prévoyaient pour les entreprises des incitations temporaires à l’embauche qui consistaient en une exemption des cotisations à l’assurance-emploi lorsque les niveaux des salaires dépassaient la masse salariale de l’année précédente. En période de croissance et d’embauche, les entreprises bénéficiaient ainsi d’un important allégement fiscal.
Qui plus est, cette façon de faire était flexible. Par exemple, si l’entreprise trouvait qu’il était trop compliqué du point de vue administratif de déterminer précisément l’instant où elle atteignait la masse salariale totale de l’année précédente, le gouvernement procédait à un remboursement au moment où cette entreprise effectuait sa déclaration d’impôts. Nous savons qu’il s’agit là de la meilleure façon de créer des emplois et de favoriser la croissance, parce qu’elle donne des résultats. Les années où ces programmes étaient en vigueur, le Canada a connu une croissance fulgurante de l’emploi, surtout chez les petites entreprises.
Le premier ministre, M. Stephen Harper, se trouve face à un choix : ou il fait fi des experts et de la réalité et s’obstine à mettre à exécution son plan qui récompense les entreprises qui veulent rester petites et même régresser, ou il en choisit un meilleur qui favorise la création d’emplois et encourage la croissance des entreprises.
Le choix est clair.
Les libéraux vont continuer à mettre de l’avant des solutions concrètes pour faire croître notre économie et permettre à tous les Canadiens et Canadiennes d’avoir une chance égale et équitable de réussite.
— Justin Trudeau, chef du Parti libéral du Canada