Rien que les faits : Les 10 questions clés auxquelles Stephen Harper doit répondre sur le scandale éthique au sein de son cabinet
23 mai 2013
Ces derniers jours, l’éthique au sein du Cabinet du premier ministre (CPM) a été gravement remise en question. Premièrement, il semblerait que le CPM ait entravé un contrôle et expurgé un rapport de vérification sur les dépenses de sénateurs, et ensuite, que le bras droit de M. Harper ait fait un chèque de 90 000 $ pour camoufler des dépenses potentiellement frauduleuses.
Au lieu de donner aux Canadiens les explications qui leur sont dues à ce sujet, M. Harper a quitté la ville.
Les Canadiens ont le droit d’exiger que ce gouvernement conservateur fasse preuve de transparence et se montre responsable. Les Canadiens méritent qu’on leur dise la vérité.
Le premier ministre doit cesser de fuir et répondre aux questions clés suivantes :
#1 – Le lundi 20 mai, le CPM a déclaré aux nouvelles de CTV avoir transmis copie d’une entente entre le sénateur Duffy et Nigel Wright à la commissaire à l’éthique, Mary Dawson. Le mardi, les conservateurs ont dit que ce document ne pouvait pas être rendu public, parce qu’une telle entente n’existait pas. Qui dit vrai? Et quand le gouvernement rendra-t-il publics tous les documents et courriels concernant cette transaction pour qu’ils puissent être examinés par la population canadienne?
#2 – Deux anciens chefs de cabinet d’un premier ministre conservateur ont déclaré qu’il était absolument impossible que Stephen Harper n’ait pas été au courant de la transaction. Comment Harper a-t-il pu continuer de clamer son entière confiance en Nigel Wright pendant près d’une semaine, si son conseiller lui avait en effet caché des tractations loin d’être insignifiantes?
#3 – Selon certains médias, l’ancien conseiller juridique principal de Stephen Harper a négocié l’entente entre le sénateur Duffy et Nigel Wright. Cet avocat déclare qu’il n’a pas été impliqué dans la décision de faire le chèque de 90 172 $, mais il n’a pas nié avoir rédigé l’entente. Qui l’a rédigée?
#4 – Le rapport du comité du Sénat sur le sénateur Duffy a été expurgé. Qui a ordonné aux membres du comité de l’expurger, et pourquoi la majorité des sénateurs qui siégeaient au comité ont-ils accepté de coopérer à cette manoeuvre de camouflage?
#5 – Le CPM a promis au sénateur Duffy de rembourser ses dépenses et de « l’épargner » en échange de son silence. Quoi d’autre le CPM voulait-il en échange de plus de 90 172 $ et d’un rapport du Sénat expurgé?
#6 – Le sénateur conservateur David Tkachuk avait averti le sénateur Duffy qu’il avait facturé des dépenses inappropriées. Est-ce que le CPM a ordonné au sénateur Tkachuk – ou à tout autre sénateur conservateur – d’avertir le sénateur Duffy à l’avance parce que cela faisait partie de la promesse de « l’épargner »?
#7 – Dès qu’il eut remboursé les 90 172 $, le sénateur Duffy a cessé de coopérer avec les enquêteurs de la firme Deloitte chargée de la vérification le concernant. Le CPM lui a-t-il ordonné de cesser de coopérer?
#8 – Pourquoi la Leader du gouvernement conservateur au Sénat a-t-elle refusé que les audiences d’un comité chargé de cette affaire soient publiques? Pourquoi Stephen Harper continue-t-il d’accorder sa confiance à des sénateurs conservateurs qui ont expurgé le rapport et qui, maintenant, sont chargés de l’examiner?
#9 – Le rapport de vérification des dépenses de la sénatrice Pamela Wallin n’a pas encore été rendu public. Si la transaction entre Duffy et Wright n’avait pas été révélée, aurait-elle bénéficié d’une transaction similaire?
#10 – Bien qu’étant dans l’obligation de déclarer tout don supérieur à 500 $ au commissaire à l’éthique du Sénat dans un délai de 30 jours, le sénateur Duffy n’a pas déclaré le don de 90 172 $ qu’il a reçu de Nigel Wright. Pourquoi?