Une nouvelle orientation pour l’emploi et la croissance de la classe moyenne
30 avril 2015
Je suis ravi d’être de retour devant le Canadian Club à Toronto. Merci de nous accueillir aujourd’hui.
La semaine dernière, il m’est arrivé quelque chose de très drôle ici, à Toronto. Juste au bout de la rue, en fait, à l’Hôtel Intercontinental. C’est là que j’ai été témoin de l’un des meilleurs spectacles de comédie que j’aie vus dans les dernières années.Sérieusement, pour nous faire rire, personne chez Yuk Yuk ne peut rivaliser avec le ministre des Finances de Stephen Harper, qui nous annonce qu’il présentera une loi imposant l’équilibre budgétaire.
Vraiment? Après sept déficits consécutifs et après avoir ajouté 160 milliards de dollars à la dette nationale (à la veille d’une élection), Stephen Harper va s’attaquer aux déficits.
Ce projet de loi est tellement sévère, que tout futur premier ministre, et tout futur ministre d’un gouvernement fédéral qui ne parviendrait pas à équilibrer son budget, en dehors d’une période de récession, subiraient une réduction salariale de cinq pour cent.
En investissant dans l’infrastructure, dans les personnes et les compétences, l’innovation et les sciences, ainsi que dans les relations, un gouvernement Trudeau investira dans les emplois et la croissance pour les familles de la classe moyenne.
-Scott Brison
Mais pourquoi s’arrêter là? Si la loi était appliquée rétroactivement, les économies salariales réalisées grâce à Harper et à ses ministres constitueraient un joli magot qu’ils pourraient dépenser en publicité, comme si les 750 millions de dollars déjà dépensés en publicités gouvernementales ne suffisaient pas!
Aujourd’hui, je veux discuter d’un sujet sur lequel le premier ministre tente de nous distraire à savoir l’économie canadienne.
Stephen Harper se vante en disant que le Canada a mieux survécu à la crise financière mondiale de 2008 que bon nombre d’autres pays. Il a peut être raison de dire que le Canada s’en est mieux tiré, mais il a tort d’en prendre le crédit.
Le Canada a survécu à la crise financière mieux que ses pairs pour trois raisons principales.
- Le premier ministre Chrétien et le ministre des Finances Martin ont résisté à la tendance mondiale vers la déréglementation bancaire. En conséquence, le Canada possède le système bancaire le plus solide au monde.
- M. Harper a hérité de la meilleure situation financière possible pour un nouveau gouvernement dans toute l’histoire du Canada. Les gouvernements Chrétien et Martin ont éliminé un déficit de 43 milliards de dollars et retranché 80 milliards de dollars de la dette nationale. À l’automne 2008, avant même la crise financière mondiale, les politiques budgétaires de Harper avaient mené le Canada au bord du déficit.
- Au chapitre des ressources naturelles, les recettes pétrolières et gazières nous ont permis de tenir le coup quand le secteur manufacturier a faibli. Aucun politicien ne peut prétendre avoir créé les gisements de gaz et de pétrole enfouis dans les sous-sols de la Saskatchewan et de l’Alberta. Et nous savons tous que c’est Danny Williams qui en a mis sous l’eau au large de Terre Neuve-et-Labrador, même si l’on m’a assuré que Brian Tobin avait aussi eu son mot à dire dans cette histoire.
C’est grâce à son régime bancaire solide, à sa situation financière relativement solide également, et à sa richesse en ressources naturelles que le Canada a traversé la crise financière mondiale de 2008.
Un bon gouvernement, un gouvernement libéral soit dit en passant, était alors responsable du régime bancaire du Canada, et de sa solidité fiscale relative. Quant à notre richesse en ressources naturelles, nous la devons simplement à la bonne fortune. Depuis la crise financière, la performance économique du Canada a faibli, avant même la chute des prix du pétrole qui a eu lieu à la fin de 2014.
C’est la raison pour laquelle depuis plus de deux ans, Justin Trudeau et son équipe ont mis l’accent sur les difficultés rencontrées par les familles de classe moyenne dans le contexte d’une économie à faible croissance.
Aujourd’hui, je vais discuter avec vous du bilan économique de Stephen Harper. Plus important encore, je voudrais discuter des défis économiques auxquels font face les familles canadiennes de la classe moyenne, et vous dire comment un gouvernement dirigé par Justin Trudeau saura les relever au moyen d’un plan pour l’emploi et la croissance.
Nous connaissons tous le plan économique en trois points de Stephen Harper : le pétrole, le pétrole et le pétrole.
Harper a mis tous nos œufs dans le même panier, et maintenant ce panier s’est écrasé sur le plancher. Stephen Harper et son ministre des Finances ont tellement été pris par surprise lorsque les prix du pétrole ont chuté qu’ils ont dû reporter le dépôt du budget.
Pendant les périodes de volatilité, les gouvernements ont la responsabilité de fournir des certitudes. Reporter un budget à une date bien avancée dans l’exercice financier suivant n’inspire pas confiance.Et un ministre des Finances qui n’a participé qu’à cinq périodes de questions cette année est non seulement un ministre qui n’a pas de plan sérieux à proposer, c’est aussi un ministre qui n’a pas de réponses à offrir. Examinons les fondements de notre économie.
Lorsque M. Harper est entré en fonction en 2006, il a hérité d’un surplus annuel de 13 milliards de dollars, la meilleure situation financière léguée à un nouveau gouvernement au cours de l’histoire récente. En moins de trois ans, toutefois, le pays était de retour en situation déficitaire, et ce, même avant le début de la crise économique de 2008.
Depuis que le gouvernement Harper est arrivé au pouvoir, le Canada a affiché un taux de croissance économique annuel moyen de moins de 1,8 pour cent. Il s’agit du pire bilan de croissance d’un premier ministre depuis les années 1930.
Comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, il y a à peine deux jours de cela, la Banque du Canada a annoncé que l’économie canadienne avait connu une croissance nulle au premier trimestre. Elle a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour cette année, les situant à un taux anémique de 1,9 pour cent. La CIBC soutient que la qualité de l’emploi est à son plus faible niveau en 25 ans, et qu’elle est en baisse. Selon une enquête de Statistique Canada publiée vendredi dernier, 28 000 autres emplois à temps plein ont disparu. La croissance des revenus des familles de la classe moyenne est inexistante par rapport à ce qu’elle était il y a 30 ans. En moyenne, la progression du revenu était juste en deçà d’un pour cent par année. L’endettement des ménages atteint des niveaux sans précédent. Les deux tiers des parents de la classe moyenne craignent de ne pas avoir les moyens de financer les études postsecondaires de leurs enfants.
Des enfants d’âge adulte retournent vivre chez leurs parents puisqu’ils n’arrivent pas à vivre de façon autonome dans une conjoncture économique aussi chancelante.Autre fait inquiétant : les enquêtes nationales nous apprennent qu’une majorité de Canadiens sont d’avis que la prochaine génération sera moins bien lotie que celle de ses parents.
Les Canadiens ont besoin d’un nouveau gouvernement avec un plan pour l’emploi et la croissance.
La vente d’actifs subite et ponctuelle pour gonfler les finances, comme la vente des actions de GM juste avant le dépôt du budget, ne constitue pas un plan. Il s’agit plutôt d’une solution de désespoir. Distribuer des chèques aux électeurs dans les semaines précédant une élection n’est pas un plan non plus. C’est tout simplement une basse manœuvre électoraliste pour acheter le vote des Canadiens avec leur propre argent. Et accorder le financement au Fonds Chantiers Canada sur le tard n’est pas un plan. C’est tout simplement irresponsable. Les villes et les provinces ont un besoin urgent d’aide pour réparer leurs infrastructures en ruine. Comment le gouvernement fédéral a-t-il réagi? En fin de compte, il a réduit le Fonds Chantiers Canada de 90 pour cent pour les deux prochaines années, tout simplement pour créer un surplus budgétaire fictif à la veille d’une élection.
Harper se concentre sur des mesures qui peuvent être avantageuses sur le plan politique pour lui et pour son parti, mais, dans l’ensemble, ces mesures sont mauvaises pour le pays.
En plus de bricoler un surplus préélectoral illusoire, les conservateurs doivent payer pour le fractionnement du revenu et le doublement du montant qu’il est possible de verser dans un compte d’épargne libre d’impôt (CELI). Aucun de ces changements superficiels n’aide la classe moyenne, pas plus qu’ils ne favorisent l’emploi et la croissance.
La proposition de doubler la limite de cotisation au compte d’épargne libre d’impôt, tout comme le fractionnement du revenu, profite de façon disproportionnée à un nombre limité de salariés à revenu élevé. Et quand ces personnes à revenu élevé prendront leur retraite, cette limite supérieure coûtera des dizaines de milliards de dollars chaque année. Les Canadiens de la classe moyenne, ceux là mêmes qui ne peuvent profiter des limites de cotisation plus élevées devront en assumer les frais. Voilà un autre exemple confirmant que ce gouvernement est déconnecté de la réalité et dépourvu d’idées.
En plus de mes responsabilités de porte-parole libéral des Finances, je suis coprésident, avec Chrystia Freeland, du Conseil consultatif économique de Justin Trudeau. Nous avons consulté certains des meilleurs cerveaux dans le but de relever plusieurs des plus grands défis touchant le Canada et saisir les meilleures opportunités qui s’offrent à nous. De temps en temps, certains de ces penseurs économiques non partisans disent au chef que telle politique est la bonne pour résoudre tel problème, mais qu’elle serait difficile à faire accepter sur le plan politique. Le chef leur répond alors, poliment mais fermement : « Donnez-moi vos conseils économiques, pas vos conseils politiques. Lorsque nous aurons identifié la bonne démarche, la politique suivra plus tard ».
Depuis deux ans, Justin Trudeau écoute, et concentre sa réflexion sur les problèmes de la classe moyenne au Canada. Depuis deux ans, Justin Trudeau demande au gouvernement Harper de présenter un plan pour l’emploi et la croissance. Au cours de la dernière année, nous avons travaillé avec les personnes les plus brillantes et les plus compétentes pour dresser le plan libéral pour l’emploi et la croissance.
Investir dans l’infrastructure
Nous sommes d’accord avec David Dodge, le Fonds monétaire international et la Banque du Canada pour dire que, compte tenu des planchers historiques qu’ont atteints les obligations, des taux d’intérêt réels négatifs, d’une économie et d’un marché de l’emploi stagnants, on ne pourrait choisir un meilleur moment pour réparer les infrastructures vieillissantes du Canada. Les gouvernements du Royaume-Uni et de l’Australie montrent la voie, en construisant des infrastructures au moyen d’investissements publics dans le cadre de partenariats intelligents avec des bailleurs de fonds internationaux. Ils travaillent même avec des caisses de retraite canadiennes, comme l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada, OMERS, TEACHERS et AIMCO.
Le Canada a la plus forte concentration d’expertise au niveau de la conception, de la construction et du financement des infrastructures au monde. Cette expertise contribue à construire de nouvelles infrastructures partout dans le monde, mais nous devons l’exploiter pour construire des infrastructures ici au pays.
En plus de bricoler un surplus préélectoral illusoire, les conservateurs doivent payer pour le fractionnement du revenu et le doublement du montant qu’il est possible de verser dans un compte d’épargne libre d’impôt (CELI). Aucun de ces changements superficiels n’aide la classe moyenne, pas plus qu’ils ne favorisent l’emploi et la croissance.
-Scott Brison
Les investissements en infrastructures créent aujourd’hui des emplois et une croissance qui se traduit par des collectivités plus vivables et une économie plus compétitive. Et il en résulte une plus grande prospérité pour la classe moyenne, une productivité accrue, et encore plus d’emplois et de croissance dans le futur. Les travailleurs du secteur manufacturier perdent des revenus lorsque leurs chaînes de montage sont interrompues parce que les pièces dont ils ont besoin sont coincées en transit. Les navetteurs sont frustrés quand ils passent des heures chaque jour dans des bouchons de circulation, ou quand ils sont pris dans la congestion des transports en commun.L’économie canadienne souffre quand nous ne pouvons pas transporter des personnes et des produits à destination en temps opportun.
Notre infrastructure publique s’approche de son point de rupture. La moitié d’entre elles est censée atteindre la fin de sa vie utile en 2027. On estime que notre déficit d’infrastructure pourrait maintenant s’élever à 570 milliards de dollars.La réparation de notre infrastructure nationale exigera une conversation à l’échelle du pays, et de véritables partenariats avec tous les paliers de gouvernement et les entreprises.
Un plan national pour moderniser notre infrastructure représente une occasion inouïe pour l’économie canadienne. Il y a également un gros risque à ne rien faire et à laisser la situation se détériorer davantage.
Investir dans les personnes et les compétences
Pour réparer l’infrastructure du Canada, nous devons doter les travailleuses et les travailleurs canadiens des compétences dont ils ont besoin pour faire leur travail.
Nous observons au Canada un écart entre les emplois et les compétences, avec pour résultat que nous avons des emplois sans travailleurs, et des travailleurs sans emploi.
Un gouvernement libéral travaillera en collaboration avec les provinces pour redorer le blason des métiers professionnels et assurer que les travailleuses et les travailleurs puissent acquérir les compétences nécessaires.
Même si vous êtes parmi les heureux jeunes Canadiens qui possèdent les compétences nécessaires à leur pleine participation au marché du travail, les compétences techniques requises aujourd’hui sont différentes de celles dont vous aurez besoin dans cinq ans.Elle est révolue l’époque où l’on décrochait son diplôme universitaire ou collégial, pour entrer sur le marché du travail et occuper à peu près le même emploi, souvent pour le même employeur, pendant 30 ans, avant de prendre sa retraite fort d’un régime de pension à prestations déterminées et d’une montre en or.
Pourtant, la façon dont les gouvernements financent l’éducation postsecondaire et la formation professionnelle reste enfermée dans un vieux paradigme qui n’existe plus.
Le premier ministre Justin Trudeau se réunira avec les premiers ministres des provinces et collaborera avec eux pour s’assurer que les Canadiens et les Canadiennes de la classe moyenne peuvent acquérir et réacquérir les compétences requises pour occuper les emplois d’aujourd’hui, et ceux de demain, tout au long de leur carrière et de leur vie.
Les emplois d’été pour étudiants jouent un rôle crucial en fournissant aux jeunes Canadiens et Canadiennes une première expérience de travail.
Aujourd’hui, partout au Canada, les jeunes ont du mal à se trouver un emploi d’été. Ils font face à un marché difficile, et le fait que le gouvernement ait réduit de moitié le programme Emplois d’été Canada depuis 2005 n’améliore guère leurs perspectives.Par ailleurs, lorsque la campagne publicitaire partisane tous azimuts des conservateurs envahira les ondes plus tard ce mois-ci pour promouvoir le budget, rappelez-vous que la diffusion d’une seule annonce sur le Plan d’action économique pendant les séries éliminatoires de la LNH, au coût de 100 000 $, suffirait pour créer 32 emplois étudiants!
Investir dans les données et les sciences innovatrices
Non seulement un gouvernement libéral Trudeau investira t il dans des emplois pour les jeunes d’aujourd’hui, mais nous allons également faire les investissements essentiels dans l’innovation, la science et les données pour créer les emplois de demain. Selon l’OCDE, le Canada se classait autrefois dans les dix meilleurs pays pour l’investissement total dans la R D. Ce n’est plus le cas. C’est ce qui se produit lorsqu’on ferme des établissements de recherche et lorsqu’on sabre le financement des sciences.
En plus de rétablir le crédit d’impôt sur le capital de risque des travailleurs, nous allons collaborer avec les innovateurs dans les domaines de la biotechnologie, de l’informatique et des technologies propres. Nous allons réunir les 3E de l’énergie, de l’environnement et de l’économie pour rétablir la réputation environnementale de notre pays et faire du Canada un chef de file mondial de l’économie verte.
En cette ère de métadonnées, les entreprises et les gouvernements intelligents investissent massivement pour obtenir la meilleure information possible, pour être en mesure de prendre les meilleures décisions possible. À mon avis, il n’existe qu’une seule organisation au monde qui, au cours des dix dernières années, a délibérément choisi de réduire à la fois la qualité et la quantité de données qu’elle recueille pour fonder ses décisions. Cette organisation, c’est le gouvernement Harper. Ce gouvernement s’est débarrassé du formulaire long et obligatoire du recensement pour le remplacer par une enquête nationale auprès des ménages à participation volontaire qui réussit à être à la fois plus coûteuse et moins fiable.
Un gouvernement libéral dirigé par Justin Trudeau ramènera les décisions fondées sur des éléments de preuve pour remplacer le régime Harper d’éléments de preuve fondés sur des décisions.
Un gouvernement guidé par les sciences et les données probantes dans ses décisions sera bon pour les entreprises, bon pour les familles de la classe moyenne et bon pour l’économie canadienne.
Nous devons aussi investir dans les bonnes relations.
Investir dans les relations
Le premier ministre Harper est obsédé par le pétrole, et la principale raison pour laquelle il lui a été impossible de faire approuver un seul oléoduc pendant son règne est son incapacité d’établir des relations.Brian Mulroney avait raison de dire que la priorité d’un premier ministre canadien en matière de politique étrangère consiste à établir une relation personnelle avec le président des États-Unis. M. Mulroney aurait réussi à convaincre le président Reagan d’approuver Keystone XL. Jean Chrétien y serait parvenu avec le président Clinton.
Qu’il s’agisse de Keystone XL, du protectionnisme axé sur l’achat américain, ou de l’étiquetage du pays d’origine (COOL), la relation malsaine entre Harper et Obama le rend incapable de défendre les emplois canadiens.
Les relations entre Harper et le Mexique ne sont guère meilleures. Le Canada a imposé au Mexique, de façon brutale, des exigences de visa, ce qui a contribué à la détérioration des relations entre nos pays Et pour la cerise sur le gâteau des relations glaciales de Harper avec nos partenaires de l’ALENA, Harper a annulé la conférence des Trois Amigos à Ottawa en février. Mais ce ne sont pas seulement les relations avec nos partenaires de l’ALENA qui ont souffert.
Un gouvernement Trudeau devra reconstruire les relations Canada-Chine que M. Harper a affaiblies.Les investissements étrangers, y compris les investissements chinois, peuvent aider à créer des emplois et de la croissance au Canada. Mulroney, Chrétien et Martin l’ont compris, et il en va de même pour Justin Trudeau. M. Trudeau a été le premier chef fédéral à approuver la transaction CNOOC-Nexen, des semaines avant que M. Harper annonce l’approbation du gouvernement fédéral, tout en brouillant les cartes et en créant une incertitude pour les futurs investissements chinois au Canada.Il rejette la position de M. Harper qui voudrait rendre les règles d’investissement étranger au Canada délibérément opaques.
M. Trudeau comprend que des règles ambiguës pourraient faciliter un peu la vie du premier ministre sur le plan politique, mais il y aurait un prix à payer. Ce sont les entreprises canadiennes qui cherchent des investissements, et les travailleurs canadiens qui ont besoin d’emplois qui paieraient ce prix. Les règles ambiguës instaurées après l’annonce CNOOC-Nexen ont découragé les investissements chinois. Les investisseurs chinois sont aussi allergiques à l’incertitude que les investisseurs canadiens.
Dans l’économie d’aujourd’hui, il est absurde de vouloir compliquer la vie des Chinois qui veulent investir au Canada. Beaucoup d’entre vous ici aujourd’hui sont des gens d’affaires. Vous comprenez l’importance des relations pour la rentabilité de votre entreprise. Dans une petite économie ouverte qui dépend du commerce et de l’investissement, le Canada a besoin d’un premier ministre qui comprend l’importance des relations pour l’économie canadienne. Comme premier ministre, Justin Trudeau établira les relations qu’il faut pour défendre les intérêts économiques du Canada.
En investissant dans l’infrastructure, dans les personnes et les compétences, l’innovation et les sciences, ainsi que dans les relations, un gouvernement Trudeau investira dans les emplois et la croissance pour les familles de la classe moyenne. Il est clair que le Canada a besoin d’un nouveau plan pour l’économie. Un plan qui met l’accent sur la classe moyenne et tous ceux qui travaillent fort pour y arriver. Un plan qui est axé sur la croissance, celle d’aujourd’hui et celle de demain. Un plan qui rétablit chez les Canadiens la confiance que leurs enfants et leurs petits-enfants seront toujours en meilleure posture que la génération précédente.
Les Canadiens sont un peuple énergique, ambitieux et ouvert. Ils méritent un gouvernement énergique, ambitieux et ouvert.
Avec son plan et son équipe, Justin Trudeau donnera au Canada l’espoir renouvelé d’un avenir meilleur, et un plan pour y parvenir.
Je vous remercie.