Yvonne Jones arrive sur la Colline du Parlement
23 mai 2013
Lorsque j’ai quitté la maison et mon patelin de Mary’s Harbour mardi, comme d’habitude, je m’étais levée tôt et j’ai fait, comme d’habitude, deux heures de route sur des chemins de gravier et d’asphalte usée. Mais il y avait quelque chose de différent. Le Labrador était sur le point de changer et j’étais celle qui amènerait ce progrès à mes concitoyens. À l’horizon, j’ai vu un vaste potentiel pour un territoire d’autant plus grand.
J’ai quitté le Labrador pour Ottawa, mon premier voyage vers la Colline parlementaire à titre de députée nouvellement élue. À mon arrivée ce soir-là, je dois admettre que j’ai passé une nuit agitée dans ma chambre d’hôtel. L’enthousiasme, le sens des responsabilités et l’ardent désir de me mettre au travail qui m’animaient m’ont tenue éveillée jusqu’aux petites heures du matin. Je me suis rappelé que durant ma campagne électorale, un membre de mon équipe avait reçu un appel d’une personne qui suggérait de vérifier les batteries d’Yvonne Jones parce qu’elle semblait carburer avec une dose à forte teneur alcaline. Ce qui en fait est une dose normale pour moi qui ai une vie occupée et qui suis engagée à travailler pour la population. Cela peut sembler plutôt triste pour certains, mais ce sont mes meilleurs moments. C’est ce qui me fait vibrer : la pression, le stress, les échéanciers… il faut aimer!
Photo : Greg Kolz
Mercredi matin, j’ai marché jusqu’à l’édifice de la Confédération sur la Colline du Parlement pour aller chercher mon laissez-passer parlementaire. Ce fut un moment très fort, car je me suis rendu compte que de nombreuses autres grandes personnalités ont connu ce même privilège et ont aidé à façonner notre pays. Mon nouveau bureau sera situé au 6e étage, ce qui veut dire que je passerai ces portes de nombreuses fois au cours des prochaines années.
J’ai été heureuse qu’il ne pleuve pas, et reconnaissante de l’aide de deux jeunes et gentils employés, qui non seulement savaient comment naviguer sur la Colline, mais connaissaient aussi tout le monde qui y circule. Ils ont été une grande source d’information pour une nouvelle députée.
Ensemble, nous nous sommes dirigés vers la Flamme du centenaire, construite en 1967, qui brûle ardemment et qui s’élève devant l’édifice du Centre de la Colline parlementaire. D’avoir à faire notre chemin parmi des manifestants m’a rappelé que la démocratie est toujours vivante et en santé; nous sommes libres d’avoir notre mot à dire, d’exercer nos droits constitutionnels et de parler librement au Canada.
De loin, j’ai aperçu mes collègues libéraux de Terre-Neuve-et-Labrador, prêts à m’accueillir. Je les ai salués tout en me dirigeant fièrement vers eux avec mon grand sourire naïf de provincial. Derrière eux, je pouvais apercevoir Justin Trudeau et le reste du caucus. Ils savent réellement comment accueillir une fille à Ottawa!
Ce moment-là m’a rappelé le grand respect et la profonde admiration que j’ai pour Justin Trudeau. Je crois sincèrement en sa capacité à mener notre pays et à apporter un changement positif pour tous les Canadiens. Des personnes sans abri, aux enfants qui ne peuvent accéder à l’éducation, aux mères qui veulent une deuxième chance dans la vie, aux travailleurs qualifiés qui ne trouvent pas d’emplois au sein de leurs collectivités, aux personnes âgées qui ont besoin de soins, aux entreprises qui peinent à composer avec les mesures législatives du gouvernement, aux immigrants qui ne sont pas toujours respectés, aux Autochtones qui n’ont pas leur mot à dire dans leurs terres, aux enseignants qui sont pris pour acquis, à l’industrie qui est totalement ignorée, je sais que, pour eux tous, nous pouvons réaliser de véritables progrès. Je suis très heureuse de me joindre à Justin Trudeau et au mouvement qui offrira de nouvelles opportunités et une plus grande prospérité aux gens du Labrador.
Sur les marches de la Tour de la Paix, en présence des médias, j’ai regardé la caméra et j’ai salué les gens là-bas, chez moi. J’ai donné au chef une paire de gants de boxe du Labrador et ensuite, nous nous sommes dirigés ensemble vers les portes d’entrée du Parlement. Lorsque nous sommes entrés dans l’édifice, il a regardé les agents de sécurité et leur a dit, « elle est avec moi ». C’est à ce moment-là que j’ai su que je ne pouvais me joindre à aucune autre équipe que celle de l’équipe libérale Trudeau.
Yvonne Jones
Députée de Labrador