Justin Trudeau livre du vrai changement
18 juin 2015
La version prononcée fait foi
Bienvenue à nos formidables candidats et députés libéraux. Je voudrais tout d’abord souhaiter à toutes et à tous la bienvenue.
Vous venez des quatre coins du pays, et vous vous êtes déplacés pour vous réunir ici aujourd’hui, Vous avez pris le temps d’être avec nous, loin de vos familles, et malgré vos horaires chargés. Parce que vous savez que les Canadiennes et les Canadiens veulent du changement – du vrai changement.
« Nous devons avoir l’assurance que notre droit de vote compte, chaque fois que nous l’exerçons. Chaque vote doit compter. »
-Justin Trudeau
Et vous êtes prêts à apporter ce changement.
Prêts à passer du temps loin de vos familles. Prêts à faire des sacrifices au niveau de votre carrière. Parce que vous voulez aider vos concitoyens canadiens. Et parce que, comme moi, vous croyez que notre parti tt notre plan offrent le meilleur moyen de réaliser du vrai changement.
Regardez autour de vous : voilà à quoi ressemble le vrai changement. Je vous remercie donc pour votre travail acharné. Votre optimisme. Votre confiance dans la démocratie et nos institutions démocratiques.
Vous savez, près de nous se trouve le Parlement. Pour les Canadiens, c’est un endroit sacré. C’est l’endroit où les personnes que nous élisons nous représentent. Débattent des enjeux qui nous concernent. Élaborent les lois qui encadrent notre société. Et prennent les décisions qui nous touchent.
Pour la majeure partie de notre histoire ces enjeux ont été débattus de façon ouverte. Ces lois étaient conçues dans l’intérêt des citoyens. Ces décisions étaient transparentes et rendues publiques.
Ce n’est plus le cas.
Les conservateurs de M. Harper sont au pouvoir depuis une décennie. Et au fil des ans, ils se sont déconnectés de plus en plus des Canadiennes et des Canadiens. Ils tolèrent de moins en moins le débat et la dissidence. Ils sont davantage motivés par leur propre intérêt.Plus cachottiers.
Stephen Harper nous avait promis des politiques fondées sur les principes. Mais il a sombré dans la partisanerie et la petite politique.
Le cynisme a gagné les Canadiennes et les Canadiens Et qui pourrait nous le reprocher?
Harper nous avait promis de ne jamais nommer de sénateur. Il a brisé cette promesse 57 fois.Il avait promis un gouvernement qui agirait de façon responsable. Mais ses publicités politiques partisanes nous ont finalement coûté 750 millions de dollars. C’est inacceptable. Parce que nous méritons mieux.
Harper a transformé Ottawa en un lieu de pure partisanerie. Il a utilisé les leviers de l’État pour attaquer toute personne qui n’est pas de son bord. Et bien, plusieurs d’entre nous ne sont pas de son bord.
Et les personnes qui gèrent nos institutions – voir les institutions elles-mêmes – sont jugées selon un simple critère : vous êtes l’ennemi si vous n’appuyez pas le parti de M. Harper.
Or, certains diront que tous les partis ont contribué à ce déclin et au cynisme qui étouffe notre système politique. C’est vrai. Mais sous la gouverne des conservateurs de M. Harper, la promotion des intérêts partisans aux dépens de l’intérêt public est constante et omniprésente. Autrefois, les choses se passaient différemment. Je le sais d’expérience.
Je n’ai qu’à penser à mon propre père. Comme premier ministre, il pouvait se montrer dur. Coriace. Je vais même vous révéler un secret : il n’a pas vraiment dit « fuddle duddle. » Mais, du temps de mon père, les ministres n’attaquaient pas les juges de la Cour suprême – uniquement pour amasser de l’argent et fouetter leur base. Cela aurait été impensable. Mais, sous la direction de Stephen Harper, c’est devenu pratique courante.
Nous avons besoin de vrai changement. Et d’un leadership qui réparera ce que Stephen Harper a endommagé.
Pour ma part, il ne s’agit pas d’une question de simple rhétorique politique. J’ai déjà pris des mesures. En tant que premier ministre, j’apporterai de vrais changements, parce que c’est ce que je fais depuis mon élection comme chef d’un parti d’opposition. Il y a deux ans, j’ai veillé à ce que tous les députés libéraux publient nos dépenses en ligne, et les autres partis nous ont éventuellement suivi notre exemple. L’an dernier, j’ai retiré toutes les sénatrices et tous les sénateurs du caucus libéral.
J’ai pris ces décisions, non pas parce qu’elles étaient faciles. Elles ne l’étaient pas. J’ai pris ces décisions parce qu’elles étaient justes. Et parce que j’espère que les Canadiennes et les Canadiens verront en ces changements un exemple du type de valeurs que l’équipe libérale apportera au gouvernement. Comme le vrai changement que nous apporterons.
Je suis ici aujourd’hui pour vous présenter mon plan pour apporter du vrai changement.
Pour vous parler de mon plan global pour moderniser le gouvernement.
Le tout commence par l’ouverture et la transparence. Nous ferons de la transparence un principe fondamental de notre gouvernement.
Nous réduirons à 5 dollars les frais relatifs aux demandes d’accès à l’information, tout en élargissant la portée de la loi pour qu’elle s’applique aux bureaux des ministres et du premier ministre. Nous veillerons à ce que toutes les informations et les données du gouvernement soient automatiquement accessibles. Et nous vous faciliterons l’accès à vos renseignements personnels.
Ensuite, nous donnerons une voix plus forte aux Canadiennes et aux Canadiens à Ottawa.
Nous renforcerons le rôle des députés, tiendrons davantage de votes libres et proposerons des réformes à la période des questions pour la rendre plus pertinente. Le premier ministre devrait répondre aux questions de tous les députés sur une base régulière, et pas seulement à celles des leaders de partis.
Nous devons réformer le Sénat – qui a fait face à une succession de scandales. Mais nous ne ferons pas ce que d’autres voudraient faire. Promettre avec cynisme de faire l’impossible ou chercher à se chicaner avec les provinces à propos de la constitution.
Les Canadiens veulent un premier ministre qui collabore avec les premiers ministres des provinces pour créer de bons emplois. Pour assurer une retraite confortable pour tous. Pour lutter contre les changements climatiques.
Nous créerons donc un Sénat non partisan— qui sera dans la même lignée que le vrai changement que nous avons commencé à implanter, mais qui ira encore plus loin.
Mes amis, nous savons que les Canadiens veulent se sentir en sécurité. Mais ceci ne veut pas dire pour autant qu’il nous faut sacrifier nos libertés. Notre gouvernement créera un comité multipartite pour superviser les enjeux liés à la sécurité nationale.Pour s’assurer qu’on trouve un juste équilibre.
Ensuite, nous veillerons à ce que les élections soient justes et ouvertes.
Le bulletin de vote est le symbole le plus fondamental de la démocratie. Sous les conservateurs de Harper, ce symbole a été dévalorisé, terni, ridiculisé. Leur porte-parole en matière de réforme électorale a été déclaré coupable d’infraction aux lois électorales. En fait, les conservateurs ont été déclarés coupables d’infractions aux lois électorales dans toutes les élections qui ont eu lieu depuis 2006.
Il nous faut du vrai changement.
Nous devons avoir l’assurance que notre droit de vote compte, chaque fois que nous l’exerçons. Chaque vote doit compter. Or, ma proposition a pour but d’assurer que chaque vote compte.
Nous nous engageons à faire en sorte que l’élection de 2015 sera la dernière à utiliser notre système uninominal majoritaire à un tour.
Ainsi, dans le cadre d’un processus d’engagement national, nous nous assurerons que des mesures de réforme électorale – comme les bulletins de vote hiérarchisés, la représentation proportionnelle, le vote obligatoire et le vote en ligne – soient entièrement et équitablement examinées et considérées. Dans les 18 mois suivant notre élection, nous introduirons un projet de loi sur la réforme électorale.
Nous interdirons également les publicités partisanes qui gaspillent les fonds publics.Nous imposerons des peines plus sévères en cas de fraude électorale. Nous comblerons les lacunes relatives au financement politique.
La qualité d’un gouvernement dépend des conseils qu’on lui donne. Et un gouvernement est efficace seulement s’il agit en tenant compte des bons conseils. Or, un engagement à une politique fondée sur les preuves sera l’un des principes de notre plan global. Au cours des 10 dernières années, Stephen Harper a ignoré les conseils judicieux des scientifiques, des mandataires du Parlement, des agences gouvernementales et des commissions.
Nous laisserons la science et les scientifiques s’exprimer. Même lorsque la vérité dérange.
Nous créerons des politiques basées sur des faits, et non des faits basés sur les politiques.
Nous rétablirons le formulaire détaillé du recensement obligatoire. Nous nous baserons sur les données, et non l’idéologie partisane, pour orienter les politiques publiques.Dernier point et non le moindre, nous donnerons de meilleurs services aux Canadiens.
Vous savez, on l’appelle la Chambre des communes. Non pas parce qu’on y traite exclusivement de choses communes. C’est tout le contraire. Il s’agit d’un endroit remarquable. Le mot “communes” nous rappelle que cet endroit appartient en parts égales à tous les citoyennes et citoyens. C’est un lieu où chacune et chacun d’entre nous à une voix. Où les opinions et les idées sont exprimées et débattues parce qu’elles sont importantes.
Aujourd’hui, nous possédons les outils et les technologies pour rendre la participation citoyenne dans le gouvernement plus facile que jamais. Et nous nous attendons à être bien servis par le gouvernement.
Mais, aujourd’hui, si vous êtes un ancien combattant à la recherche de prestations, ou si vous avez été licencié et avez besoin d’aide, ou si vous cherchez des renseignements additionnels pour remplir votre déclaration d’impôts, ou si vous désirez seulement qu’on livre le courrier à votre domicile, ce gouvernement n’a aucune intention de vous venir en aide.
Nous étendrons les services numériques et de téléphonie mobile.
Nous veillerons à ce que le courrier continue d’être distribué à domicile.
Nous introduirons la parité hommes-femmes dans la prise de décisions et les nominations au gouvernement.
Et puisque nous nous engageons à assurer la parité hommes-femmes dans les nominations au gouvernement, nous sommes d’avis qu’il n’existe pas de symbole plus important à cet égard que le cabinet fédéral.
Sous un gouvernement libéral, le Cabinet sera composé d’un nombre égal d’hommes et de femmes.
Nous moderniserons l’Agence du revenu du Canada pour qu’elle serve mieux les contribuables au lieu de les frustrer. Et nous ouvrirons le gouvernement aux Canadiennes et Canadiens en leur permettant à tous de participer à l’élaboration des politiques publiques en ligne.
Mes amis, ce ne sont là que les points saillants de notre plan global. L’ensemble de ce plan est disponible en ligne sur duvraichangement.ca.
Et ce n’est que le début de la conversation. Car nous allons ouvrir le dialogue avec tous les Canadiens au cours des semaines et des mois à venir. Vous savez, chacun d’entre vous est ici aujourd’hui, À titre de candidat ou de député, parce qui vous croyez en la valeur du service au public.
Vous avez choisi d’inscrire votre nom sur un bulletin de vote et de vous soumettre au processus démocratique. À mon avis, cela prend du courage, peu importe le parti que vous représentez. Cela prend du cran. Croyez-moi, je le sais. Et je vous en remercie.
Je crois que nous le devons aux gens que nous servons de ne jamais devenir cyniques. Nous devons être optimistes. Et vigilants. Lorsqu’il s’agit de notre démocratie. Et cela signifie que nous devons être à l’écoute des Canadiennes et des Canadiens.
Pour l’instant, les gens nous disent qu’ils perdent espoir, perdent confiance. Parce que, depuis trop longtemps, les gouvernements les ont abandonnés. Particulièrement ce gouvernement.
Stephen Harper est arrivé en promettant toutes sortes de choses et dix ans plus tard, il est isolé dans son bureau,… et est obsédé à contrôler son message et son caucus. Il dirige un gouvernement qui a peur de se tromper dans ses déclarations mais qui, au bout du compte, se trompe dans ses actions.
Oui, la démocratie peut être désordonnée. Mais je dis à Stephen Harper que la démocratie n’existe pas pour faire bien paraître les chefs. Elle existe pour le bien des gens.
Ce n’est pas la démocratie qui nous sert, c’est nous qui la servons. M. Harper a oublié cela.
Les libéraux ne peuvent l’oublier. Pas maintenant. Ni jamais.
J’ai parlé à un grand nombre de Canadiens qui m’ont dit que « tous les politiciens sont les mêmes ». Je sais que ce n’est pas vrai. Mais, je comprends la perception.
Alors, il faut changer les choses. Nous devons montrer aux Canadiens qu’un vrai changement est possible. Nous devons prouver que nous ferons les choses autrement.
Je m’inspire des valeurs que partagent les Canadiennes et les Canadiens.
De leurs rêves pour l’avenir. Je suis ici aujourd’hui parce que je désire voir renaitre l’espoir chez les Canadiennes et les Canadiens. Et voir le cynisme s’éclipser.
Pour accomplir cette tâche, nous devons démontrer aux Canadiennes et aux Canadiens qu’un vrai changement est possible. Nous devons leur prouver qu’un gouvernement libéral fera différemment les choses. Mes amis, le gouvernement peut changer. Il doit changer.
Et pour relever les véritables défis qui se posent à notre pays – du déclin de la classe moyenne à la menace des changements climatiques – les Canadiennes et les Canadiens doivent travailler ensemble.
Mes amis, cet endroit ne fonctionne plus. Ensemble, nous parviendrons à réparer les choses. Nous devons travailler avec acharnement, tous les jours. Pour restaurer la confiance en notre gouvernement. En son ouverture. En son intégrité.
Les Canadiennes et les Canadiens doivent être convaincus que leur gouvernement est là pour les servir. Qu’il est déterminé à collaborer avec eux pour résoudre les vrais problèmes. Pour apporter du vrai changement.
Mes amis, poursuivons le travail que nous avons entamé.
Avec les Canadiens. Pour les Canadiens. En tant que Canadiens.